Ibrahima Sène du Pit : “Si Macky Sall amnistie Karim Wade, il le payera cher”

Ibrahima Sène se veut formel. « Si Macky Sall demande à l’Assemblée l’amnistie pour Karim Wade, ce serait sans équivoque, le résultat d’un deal qu’il payera politiquement très cher ».

Au niveau du Pit, on ne crie pas avant l’arrivée des loups. C’est du moins ce qu’a laissé entendre Ibrahima Sène, secrétaire en charge des questions économiques dans ladite formation politique à propos de la très controversée libération de Karim Wade agitée, depuis peu, par le président de la République Macky Sall. « S’agissant de la libération attendue de Karim Wade, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, tant que cette libération n’est pas intervenue, pour savoir s’il s’agit d’une liberté conditionnée dont les dispositions du Code pénal en vigueur lui donne droit, après avoir passé la moitié de son temps de détention, ou s’il s’agit d’une grâce, qui est une prérogative exclusive du président de la République à la demande du détenu. Ou d’une amnistie totale qui relève des prérogatives de l’Assemblée nationale à la demande du président de la République », a-t-il dit dans La Tribune.

A l’en croire, dans le premier cas, Karim serait sorti de prison, mais ne bénéficierait pas de liberté de sortie du territoire jusqu’à la fin de ses 6 ans de condamnation. Dans le second cas, il serait sorti de prison avec la liberté totale de circuler, mais perdrait ses droits civiques et professionnels. Dans ces deux cas, Karim continuerait de faire l’objet de confiscation de ses biens à hauteur du montant de sa condamnation pécuniaire. Mais, s’il s’agit d’une amnistie, il serait lavé de toutes accusations et il recouvrirait tous ses droits et biens confisqués, et même pourrait exiger d’être indemnisé pour détention arbitraire. Partant de là, Ibrahima Sène indique que « tant que l’on ne saura pas à quel cas on a affaire, il n’est ni raisonnable ni juste de spéculer là-dessus ». Da ces multiples choix à faire, il indique que « le troisième cas serait inacceptable ».

Refusant de croire que le dialogue national initié par Macky Sall serait le résultat d’un deal entre lui et Wade pour libérer Karim Wade et rapprocher le Pds et l’Apr, le camarade de Amath Dansokho rappelle que le Président avait déjà, à l’issue du référendum, appelé à un dialogue politique pour mettre en œuvre les nouvelles dispositions de la Constitution. Et le Pds, à la tête du camp du « Non », avait tenu une conférence de presse pour rejeter les résultats du référendum. Pour lui, l’appel au dialogue de Macky Sall ne peut en aucun cas résulter d’un deal. « L’on a vu par la suite le Pds accepter, sans consulter ses compagnons du « Non », de participer au dialogue suscitant leurs courroux », rappelle-t-il avant d’ajouter : « Que cette participation soit négociée avec Macky Sall ou pas, ne peut se savoir avec exactitude qu’à l’issue de la libération de Karim Wade ».

leral.net /