Mortalité maternelle et néonatale : Le Pressmn, démarré, en 2009, dans les régions de Tambacounda et Kédougou, contribue à la baisse des décès

Dans la phase 2 de son exécution, le Projet de renforcement des soins de santé maternelle et néonatale (Pressmn) veut contribuer à la baisse du taux de mortalité maternelle et néonatale au Sénégal. Ce projet qui a développé de nouveaux concepts, tels que l’accouchement humanisé, couvre, aujourd’hui, l’ensemble des régions médicales.

« Au Sénégal, le taux de mortalité maternelle et néonatale reste encore élevé, malgré les progrès notables réalisés dans le secteur. C’est pourquoi une baisse de ces indicateurs demeure l’une des priorités du gouvernement du Sénégal ». Ces mots du Dr Bocar Mamadou Daff, directeur de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant, expliquent la mise en place, par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en partenariat avec l’Agence de coopération japonaise (Jica), d’un Projet de renforcement des soins de santé maternelle et néonatale (Pressmn).

Ce projet, démarré, en 2009, dans les régions de Tambacounda et Kédougou, est dans sa deuxième phase, laquelle a permis une couverture nationale. Avec des grossesses de l’ordre de 450.000 par an au Sénégal, ledit programme veut être un facteur de la baisse de ces indicateurs. Basé sur cinq composantes, dont la communication avec les communautés, le partage du concept, l’amélioration du milieu du travail, la pratique des soins basés sur des preuves scientifiques et les activités de soutien et de développement. Selon le Pr Mariame Guèye Bâ, chef de la Division santé de la mère et du nouveau-né, le projet a donné des résultats satisfaisants dans les régions médicales de Tambacounda et Kédougou. C’est dans ses composantes amélioration du milieu de travail et pratique des soins basés sur des preuves scientifiques que le projet a développé ce qu’il appelle l’accouchement humanisé défini comme un ensemble de conditions permettant à la femme d’être à l’aise et de vivre l’accouchement comme un évènement heureux. Dans les régions de Tambacounda et Kédougou, où la phase pilote du projet s’est déroulée entre 2009 et 2011, des résultats font état de la proportion de femmes qui ont bénéficié d’informations et d’explications lors de l’accouchement estimée à 90 % au centre de santé de Tamba contre 39 % au début du projet. 80 % des prestataires autorisent les femmes à boire ou à manger pendant le travail et l’accouchement au poste de Kothiary contre 0 % au début du projet.

Ce sont ces résultats et l’expérience jugée satisfaisante qui ont conduit à la mise à l’échelle du projet dans sa phase 2 qui va de 2012 à 2017. Cette réussite se voit, selon Ritsuko Yamagata, du Département du développement humain de la Jica dont le siège se trouve au Japon, par l’intégration, dans la formation de base au niveau de l’Endss ainsi que dans le circula de médecine à l’Ucad, des composantes du modèle du Pressmn, l’accouchement humanisé, par exemple. Mme Ritsuko Yamagata parle du modèle du Pressmn comme réussi et « il va être vulgarisé dans les autres pays ».

Oumar NDIAYE / lesoleil.sn /