Tambacounda: 25 filles d’Enda à l’école de l’identification et du signalement.

Des études de spécialistes ont estimé que chaque année, environ 14 millions de filles sont mariées avant l’âge adulte. En Afrique, 40% d’entre elles sont ainsi données en mariage avant l’âge de 18 ans. Un constat amer qui n’a pas laissez indifférent l’équipe d’Enda Jeunesse Action(EJA) de Tambacounda. Et pour faire face à ce fléau qui plombe le développement de nos terroirs, 25 filles de 5 clubs des quartiers de la commune de Tambacounda ont bénéficié d’un renforcement de capacité pendant la journée du mercredi 17 août 2016, sur la Santé de la Reproduction(SR) et sur les dispositifs d’alerte et de dénonciation.

Cette session de renforcement de capacité entre dans le cadre des interventions d’Enda Jeunesse Action (EJA) dénommé programme « Son choix » sur la lutte contre les mariages d’enfant. Un nouveau challenge qui veut construire des communautés libres des mariages d’enfant. C’est pour cela, souligne Cheikh Tidiane Ba, le responsable de projets à EJA, en collaboration avec Kinderpostzegels, « nous comptons faciliter l’organisation des filles pour une meilleure promotion de leurs droits ». Mr Ba d’ajouter que « les mariages des enfants privent les filles de leurs droits fondamentaux, et mettent en danger leur vies et leurs moyens d`existence. Se marier à un jeune âge est préjudiciable à la santé et au bien-être des filles, restreint leur accès à l’éducation et les opportunités de gagner un revenu, et conduit souvent à un isolement social ».

Il est également mis en relief pour le premier thème sur la SR, des aspects néfastes résultant du mariage des enfants qui sont entre autres, la grossesse des adolescentes (14 millions d’adolescentes mariées accouchent chaque année), la mortalité maternelle (une des causes principales de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans) et le risque élevé d’infections sexuellement transmissibles. Ce qui a fait dire au facilitateur de ce thème, Amadou Traoré du Centre Conseil pour Adolescents de Tambacounda que «  le mariage des enfants est une forme de violence sexuelle basée sur le genre qui est rarement reconnue publiquement. D’où la pertinence d’organiser cette séance de formation afin de soutenir les clubs de jeunes filles dans leurs activités d’information sur la SR et les dispositifs d’alerte et de dénonciation ».

Dans le même sillage, les communes de Tambacounda, de Sinthiou Malème et de Koussanar sont des zones d’intervention de ce programme de protection des enfants de la région, précise Cheikh Tidiane Bâ. Dans les quartiers ou villages, il est mis en place des comités de protection des enfants regroupant l’ensemble des responsables des quartiers, et un autre comité celui des jeunes filles. Le thème sur les dispositifs d’alerte et de dénonciation développé par le responsable des projets d’EJA entre dans le cadre de la protection de façon générale. Et l’échange sur ce thème permet aux jeunes filles, une fois dans leurs quartiers respectifs, de pouvoir identifier ensuite signaler mais également référer tout cas de maltraitance des enfants et en suivre la prise en charge.

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Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/