Ministère de la Culture et de la Communication: les nominations de Mbagnick Ndiaye décriées

La liste des nouvelles affectations sème la discorde au ministère de la Culture et de la Communication. Des agents de ce département fustigent les nominations qui ne répondent à aucun critère de compétence.

Les langues commencent à se délier au ministère de la Culture et de la Communication pour dénoncer la mauvaise gestion administrative du département. La raison ? Les nominations tous azimuts au sein du département de la Culture qui ne répondent à aucun critère de «compétence». «Il faut être de leur bord, être un obligé pour être promu», fait savoir une source dudit département qui fustige ces promotions «claniques».

Les faits ne contredisent pas cette thèse avancée par certains agents frustrés depuis 2014. Car, aux Manufactures sénégalaises des arts décoratifs de Thiès, tout comme au Centre culturel régional de cette localité, à la DirectionSon et lumière, au bureau du personnel, au Secrétariat général de la Biennale, une animatrice culturelle est devenue adjointe du Dage…, les nominations n’ont pas été bien accueillies.

Selon notre interlocuteur, la majeure partie du personnel du ministère «dépitée et dégoutée» par cette situation régnante cherche à partir aux Affaires étrangères ou dans les collectivités locales. Ceux qui sont partis à l’étranger par une bourse de spécialisation ne veulent plus revenir à la Culture. «Ceux qui sont revenus de Lomé ou de l’Université d’Alexandrie du Caire et beaucoup de cadres sont laissés en rade au sein du ministère pour promouvoir des gens à la retraite avec des contrats spéciaux ou des professeurs de l’enseignement», se plaignent plusieurs personnes. L’on se rappelle que l’Amicale des animateurs culturels et des conseillers aux affaires culturelles (Adac) s’était indignée, en septembre 2014, «des nominations surprenantes» des administrateurs du Monument de la renaissance africaine et de la Place du souvenir en l’occurrence Abdoulaye Racine Senghor, à la retraite, et Mme Adja Sy Bâ, tous du mouvement Fekke ma ci bolé de Youssou Ndour.

Ces contrats spéciaux qui pullulent au département de la Culture ont fini d’installer le malaise au sein du personnel. Des agents se bousculent dans les services sans responsabilité. «Une demi-douzaine de personnes, non affectées à aucun poste, mises à l’écart parce que ne plaisant pas au chef, préfèrent rester chez eux. Il est inadmissible que cela continue», poursuit une autre source.

Mais les nominations de trop ont chamboulées le ministère de la Culture et de la Communication. Il s’agit surtout de la nomination de l’ancienne secrétaire «particulière» de l’ex-ministre de la Culture Abdoul Aziz Mbaye devenue Secrétaire générale de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar en remplacement de Rassoul Seydi, nommé à la direction de l’Orchestre national. Ce dernier était d’ailleurs parti à la Mecque comme la majeure partie de ces agents mutés à d’autres postes. «De quelle compétence peut se prévaloir le successeur de Seydi qui était auparavant conseiller technique chargé de la coopération internationale ?», s’interroge une source. Qui signale que les gens rient sous cape en entendant ces nominations. «L’on se pose cinquante mille questions en voyant de telles décisions», poursuit-il. La direction Spectacle son et lumières est confiée à un inspecteur de l’éducation. «Pour un poste aussi technique, que vient faire là-bas un professeur de l’enseignement ?», se demande notre source.

Ce qui chagrine ces agents de la Culture, c’est surtout le manque d’administration dans ce département.«Certaines nominations doivent être prises par décret, mais toutes les lois et règlements sont foulés au pied. La culture est morte, elle n’est pas à genoux, mais à terre et on est en train de la piétiner.  Il n’y a aucune vision claire de la culture. Le patron fait ce qu’il veut, car se croyant invincible et impuni», dénonce cette autre source.

Les propos de Mbagnick Ndiaye, à sa passation de service au ministère des Sports en juillet 2014 : «Nous devons également remercier, Mariéme Faye Sall, la Première dame. Parce que sans elle nous ne serions pas aujourd’hui à nos postes de ministres Matar Ba et moi», résonnent toujours dans les oreilles du personnel de la Culture.

Walf