Killé Sakho, maire libéral de Diawara «56 ans après les indépendances, l’état n’y a encore fait aucune réalisation digne de nom»

 

 

La commune de Diawara située dans l’arrondissement de Moudéry, dans le département de Bakel à moins d’une vingtaine de kilomètres du chef-lieu du département est une localité oubliée. Excepté les quelques traits de caractères qui fondent une ville qui le caractérisent et cela, grâce à ses fils expatriés, aucune réalisation digne de nom faite par l’état n’est est visible dans cette contrée du Goye, fulmine le maire libéral. Le peu de chose que l’on y voit, précise Killé Sakho est l’œuvre des émigrés qui se cotisent depuis l’Europe pour pouvoir réaliser certaines infrastructures. Aujourd’hui, beaucoup de localités dans les environs de la commune vivent dans des conditions moyenâgeuses. L’insécurité, malgré que la crise Sénégalo-Mauritanienne y soit née et vu sa proximité avec les pays comme le Mali et la Mauritanie n’est pas encore prise à bras-le-corps par les pouvoirs publics, dénonce l’édile qui rugit que sa commune est l’exemple type d’une localité oubliée.

Diawara, cette commune créée en 2000 sous le magistère de Wade manque de tout. Aucune réalisation digne de nom n’est visible dans cette contrée où, tout y encore urgence. Killé Sakho, maire de la commune fulmine que 56 ans après les indépendances, aucun acte de développement n’y est posé. La commune compte aujourd’hui plus de 15 mille âmes et fait partie des plus grandes communes du département. Cependant, les populations vivent des conditions très difficiles, dénonce le maire. En hivernage, les pistes sont impraticables, boueuses et rendent du coup la ville inaccessible. Et cette situation ne semble même pas préoccuper les dirigeants du pays. Les dures conditions de se mouvoir dans la commune reste un véritable casse-tête pour les habitants. Pendant ce temps, les tenants du régime actuel nous tympanisent avec leur Pse et leur Pudc qui ne sont que des chimères pour nous. « Il ne peut y avoir d’émergence si la base est malade et mal lotie », fulmine killé Sakho. L’émergence, c’est de la base vers le sommet, martèle l’édile de Diawara.

Sur le plan sanitaire, le poste de santé que compte la commune est construit par les émigrés. Mieux, le salaire de l’infirmier chef de poste qui y travaille est à la charge de la communauté, informe le maire comme pour dire que la santé des 15 mille âmes qui se réveillent dans sa commune ne préoccupe pas les pouvoirs publics. Aujourd’hui, nous exigeons l’érection du poste en centre de santé pour mieux faire face à la prise en charge sanitaire des habitants. La dotation du poste en ambulance reste aussi une surpriorité pour les populations qui pendant l’hivernage subissent des affres pour se faire évacuer vers Bakel ou Ourossogui.

Le problème d’eau, un parcours du combattant

Trouver de l’eau dans certains villages de la commune relève du parcours du combattant. A l’heure où je vous parle, fustige le maire de Diawara, les difficultés pour s’approvisionner en eau se posent avec acuité dans la commune et dans certaines localités. Malgré son caractère trop vital, ce sont les populations elles-mêmes qui se sont débrouillés pour avoir des forages et autres points d’eau. Cependant dans la zone aussi, il arrive que des populations s’alimentent dans les mares ou autres sources qui traversent leurs localités, avec tous les risques que cela comporte. Cette situation, à l’heure où l’on nous tympanise avec le Pse et le Pudc, doit cesser et être reléguée aux calendes grecques. Quelques rares localités disposent d’eau courante et cela grâce à la cotisation des émigrés qui se démêlent pour arriver à construire des forages. A Diawara, ce sont les populations qui se sont cotisé pour construire le lycée qui s’y trouve. D’ailleurs, les populations de l’arrondissement ont récemment marché à Bakel pour dénoncer leurs dures conditions de vie et de travail. L’état lui, peine toujours à leur venir en aide, rouspète l’édile qui pense que c’est le fait d’avoir perdu la commune que le régime s’en fout de leurs difficultés.

L’insécurité, un sérieux problème dans la contrée.

Le phénomène lié à l’insécurité dans cette commune ne connait jusque-là pas une fin. Malgré que la crise entre le Sénégal et la Mauritanie y soit née, l’état néglige le problème de sécurité dans cette partie du Sénégal. Frontalière entre le Mali et la Mauritanie, Diawara n’a même pas de brigade de gendarmerie et pendant ce temps, les flux des personnes sont importants au niveau de la frontière, dénonce Killé Sakho qui dit en appeler à une érection d’une brigade de gendarmerie dans la zone. Les populations sont laissées à elles-mêmes et sans aucune protection et si rien n’est fait pour les rassurer et les sécuriser, cela pourrait engendrer des conséquences incommensurables, alerte le maire.

 

Par Abdoulaye Fall/ www.tambacounda.info /