Enterré à Touba sans aucun officiel, Ibrahima Mbow était méconnaissable

Le détenu Ibrahima Mbow, 33 ans, qui a rendu l’âme dans la matinée du mardi 20 septembre, suite à la mutinerie de la prison de Rebeuss au cours de laquelle il a reçu une balle à la tête, a été enterré hier vers 14 h, au cimetière de Bakhaya à Touba. Les autorités étatiques ont brillé par leur absence à la levée du corps. Son corps était méconnaissable, sans doute à cause de l’autopsie.

Les parents, voisins et autres proches du prisonnier Ibrahima Mbow, décédé après avoir reçu une balle à la tête au cours de la mutinerie du 20 septembre 2016 à Rebeuss, l’ont accompagné hier, dans sa dernière demeure à Touba, au cimetière de Bakhaya. Le corbillard sur le chemin du retour, était à hauteur de Sébikhotane hier, vers 19h. Si tout s’est déroulé sans heurts à Touba, quelques difficultés sont survenues en début de matinée.

Pour l’identification du corps, il a fallu une bonne trentaine de minutes de patience aux proches parce que le corps était méconnaissable, sans doute à cause de l’autopsie effectuée sur sa boîte crânienne.
Ensuite, la famille s’est armée de patience parce qu’on avait annoncé que le Directeur de l’administration pénitentiaire (Dap), le Colonel Daouda Diop, était en route. C’était aux environs de 9h30. « Mais puisque le corps commençait à se décomposer, nous avons été obligés de faire la levée du corps sans lui», déplore notre source.

Abdoulaye Ly, président de la convention des jeunes de la banlieue qui a mis à la disposition de la famille un corbillard et qui l’a assistée financièrement, regrette l’absence des autorités étatiques. Finalement, c’est vers 14 h 30 que le jeune homme, qui a laissé une épouse et une fille de 6 mois, a été enterré, en présence de ses « frères », talibés de Cheikh Béthio Thioune.

Interpellé au sujet des 250 000 Fcfa remis par le Dap, Abdoulaye Ly précise que c’était en présence du représentant de la famille Maguette Thiam. Ils étaient réticents pour prendre l’argent mais lorsqu’ils ont demandé à leur conseil Me Assane Dioma Ndiaye, ce dernier leur a suggéré de prendre. La somme a servi aux frais de déplacement et autres dépenses de la famille.

Pour rappel, l’autopsie, faite lundi 26 septembre et annoncée deux jours avant par le garde du Sceaux Me Sidiki Kaba, à sa sortie du Pavillon spécial, où il a été pour rendre visite aux trois détenus blessés, a révélé des «Plaies thoraciques et crâniennes, avec perforations pulmonaires, lésions cérébrales et hémorragies de grande abondance à la suite de coups et blessures par arme à feu».

Hadja Diaw GAYE (L’AS)