Tambacounda: Les citoyens appelés à s’impliquer dans la marche des écoles élémentaires

Les citoyens doivent s’investir dans la marche des écoles élémentaires, maternelles et des cases des tout-petits qui, à l‘opposé du moyen et du secondaire, ne disposent pas de budget de fonctionnement a indiqué, samedi, Moussa Kanté, directeur de l’école Sada Maka Sy, de la commune de Tambacounda.

“Je profite (de cet entretien) pour lancer un appel à tous les citoyens du Sénégal et de Tambacounda pour qu’ils interviennent dans les écoles élémentaires, maternelles et les cases des tout-petits” a dit M. Kanté. “C’est l’école de la communauté, si la communauté ne participe pas, rien ne va fonctionner” a-t-il ajouté, non sans souligner que “la collectivité locale fait ce qu’elle peut, chaque année, (il faut) que les citoyens aussi participent”.

Pour lui, “95% des Sénégalais ne savent pas que les écoles élémentaires, les écoles maternelles et les cases des tout-petits n’ont pas de budget de fonctionnement”.

Ces structures scolaires reçoivent du matériel remis par les collectivités locales, grâce au fonds de dotation mis à leur disposition par l’Etat dans le cadre du transfert de compétence, a-t-il expliqué, jugeant “souvent insuffisant” ce que reçoivent les écoles.

Ces dotations sont souvent reçues sous forme de matériel scolaire, notamment des cahiers, des stylos pour les élèves et de la craie pour l’établissement a relevé le directeur d’école.

Et M. Kanté d’ajouter que “tout le reste, c’est le directeur qui se débrouille pour faire fonctionner l’école comme il se doit”et son “seul espoir” reste les cotisations des parents d’élèves.

“Le chef d’établissement compte sur ces cotisations pour payer le gardien, ainsi que les factures d’eau et d’électricité, réparer les tables-bancs, les portes et fenêtres, acheter de quoi repeindre les tableaux” a-t-il expliqué, soutenant que “sans ces cotisations, nous ne pouvons rien faire”.

“Considérées comme des sociétés, les écoles se voient appliquer par la SDE et la Sénélec des tarifs professionnels, plus onéreux que ceux des ménages. C’est pourquoi, on souhaite vivement que le financement promis par le président de la République, Macky Sall pour le fonctionnement des écoles arrivent pour que les écoles soufflent un peu” a indiqué Moussa Kanté. Il a estimé qu’une école élémentaire qui a un budget de fonctionnement d’un million par an, s‘en sort à merveille”.

Pour rendre son école fonctionnelle dès le jour de la rentrée scolaire, M. Kanté a confié avoir préfinancé 60.000 francs sur son salaire, pour le désherbage de la cour, en attendant d’être remboursé grâce aux cotisations des parents d’élèves.

Concernant l’enlèvement des herbes déjà coupées et des ordures, il dit compter sur la mairie qui l’appuie chaque année dans cette tâche. Pour lui, l’appel du ministre de l’Education aux citoyens pour un retour à l’école d’enfance est général et il appartient “aux directeurs d’identifier les personnalités haut placées qui viennent de leur école et de leur envoyer des correspondances personnelles, afin de les sensibiliser à la situation de l’école qui a guidé leurs premiers pas et les inviter à faire un geste pour la soutenir”. Pour ce faire, les directeurs doivent faire preuve de dynamisme, a-t-il estimé.

Parlant du cas de son école, il a noté qu’en plus des partenaires qu’il a trouvés sur place, il a écrit à d’autres dont des personnalités qui ont réagi positivement. Parmi eux, a-t-il dit, le ministre de la Justice, Sidiki Kaba qui a réhabilité et électrifié, en 2015-2016, quatre salles de classe de l’école, avant de réaliser le mur de clôture.

“Une autre personnalité du quartier Dépôt, Lansana Kanté, y a construit deux salles”, a indiqué M. Kanté qui n’a pas oublié l’homme politique Gaoussou Dramé qui avait réfectionné entièrement les toilettes de l’école. L’école Sada Maka Sy avait aussi bénéficié du parrainage d’un établissement allemand qui récompensait les meilleurs élèves par des sorties pédagogiques dans la région, grâce à l’appui de l’ONG Cercle des amis de Tambacounda.

Elle a également été dotée d’un puits muni d’un château d’eau, ainsi que d’une salle informatique équipée, grâce au partenariat entre la ville et la commune française de Roche-sur-Yon.

Pour ce qui est du démarrage des cours au premier jour de la rentrée, demandé par le ministère de l’Education, il a assuré que les conditions seront réunies du point de vue de l’environnement scolaire et du personnel.

“La seule inconnue reste la présence des élèves” a relevé le directeur de l’école Sada Maka Sy ou Dépôt, la troisième construite dans la commune en 1958. Elle compte 13 classes pédagogiques, dont une préparatoire et 14 salles de classes pour 846 élèves l’année scolaire 2015-2016.

ADI/PON