La corruption dans l’univers de la presse en ligne: Entre chantage et diffamation … Bienvenue dans l’univers mafieux des chasseurs de primes…

Sauf à vouloir nager à contre-courant ou à se voiler la face, personne ne peut, aujourd’hui, nier que le monde de la presse en ligne est devenu la principale zone de prédilection de chasseurs de primes  aux pratiques peu orthodoxes. Le spectre de la diffamation et du chantage plane sur la tête de tout honnête citoyen qui aura la malchance de se mettre sur le chemin de ces raquetteurs sans scrupule.

Pour ces derniers, les règles d’éthique et de déontologie n’ont pas grande valeur. Le maitre-mot est argent. Pourvu seulement que le donneur soit généreux pour obtenir ce qu’il veut au grand dam de ses ennemis. De rocambolesques affaires sur fond de chantage et de diffamation, démontrent,  si besoin est,  de toute l’urgence qu’il y’ à  assainir ce milieu infesté de brebis galeuses qui ne vivent que par et pour la tortuosité. On se rappelle encore, et non sans le regretter, de l’affaire Cheikh Amar qui avait affolé la toile et choqué plus d’un. On pourrait encore citer d’autres cas les uns plus troublants que les autres…

Combien sont-ils à voir leur vie voler en éclats par la faute d’un chasseur de primes cupide, sans foi, ni loi ? Combien de ménages sont détruits à cause de la cupidité d’un raquetteur perfide ? On ne saura jamais le dire avec exactitude !  D’ailleurs, il serait  curieux qu’il n’en soit pas ainsi, eu égard, au manque  d’organisation qui assaille ce milieu. Les quelques sites d’informations refusant encore, de courber l’échine, face à cette tendance dévastatrice qui honore peu le métier de journaliste, donnent  encore des raisons de respecter la presse en ligne.

Des modus operandi aussi divers que variés…
Loin d’un simple épiphénomène, le chantage et la corruption dans l’univers de la presse en ligne ont  de beaux jours devant eux.  Les auteurs  redoublent,  de  jour en jour,  d’ingéniosité, pour faire tomber leurs cibles dans leurs traquenards.  Si ce n’est pas des journalistes qui protègent certaines personnes, ce sont de simples photographes qui monnayent leurs services en échange de visas, de waris ou encore de contacts avec certains ministères. Dans ce jeu de dupe, il est possible de passer de complice en victime, selon la tournure des choses. Hallucinant !

D’autres pseudo-journalistes plus futés, n’hésitent pas à se servir d’infos sensibles et compromettantes,  pour faire chanter leurs cibles. Mieux encore,  certains patrons de presse commanditent des articles  compromettants,  puis passent par leurs confrères qui vont négocier le prix du retrait des articles avec la victime. Qui l’eut cru !

Quelques conseils pour les victimes…
La principale arme de ces arnaqueurs est la peur et l’affolement de leurs victimes. Ils publient un article vous concernant et attendent que fassiez signe pour négocier. Alors ne réagissez pas ! Cela est d’autant plus vrai que même si vous négociez avec l’auteur de l’article pour qu’il le retire, il est fort probable qu’il le passe à un de ses complices qui vous fera chanter à nouveau. Pire encore, certains sites ont des tarifs d’articles  peoples ou politiques à retirer ou à publier. Par ailleurs, certaines  filles en quête de popularité passent par ces chasseurs de primes pour trouver un prince charmant dans l’univers du jet set.

Leral détient des preuves solides de l’existence de ces corrompus, mais se garde par commodité de ne pas publier leurs noms. Ces derniers se cachent toujours sous le masque de sites  crédibles pour atteindre leurs objectifs.

Les professionnels de la presse en ligne  dénoncent le manque d’assainissement du milieu…
Tous les acteurs de la presse en ligne contactés par la rédaction de Leral sont quasi- unanimes sur la question. Selon eux, le manque d’organisation, pour ne pas dire d’assainissement du milieu,  est la principale source de tous ces maux.

Mountanga Cissé, porte-parole de l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel) : « C’est un phénomène très déplorable…»
Joint par la rédaction de Leral, Monsieur Mountanga Cissé, porte-parole de l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (Appel),  déplore le phénomène, même s’il avoue ne pas détenir personnellement des preuves de son existence.

« C’est un phénomène très déplorable qui décrédibilise la presse en ligne. D’ailleurs, les internautes doivent pouvoir reconnaitre les sites qui livrent des contenus monnayés, de celles qui traitent l’information en toute impartialité. Au niveau de notre instance, nous avons des moyens de pression qui nous permettent de rappeler à l’ordre  les sites réfractaires. C’est tout d’abord le blâme. Si cela n’est pas efficace, la commission éthique et déontologie peut saisir le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (CORED) ». Pour le moment, c’est tout ce que nous avons comme moyen en attendant que l’Etat assainisse davantage le milieu.  Et monsieur Cissé d’ajouter qu’ « il est arrivé que l’Appel exclu de l’association un membre,  parce que ce dernier refusait  de se conformer aux règles d’éthique et déontologie».

Massamba Kane, PDG de Senenews prône pour la sanction …
Patron du site d’information Senenews, Monsieur Massamba Kane n’y est pas allé par quatre chemins pour fustiger le  phénomène.

« Personnellement, je n’ai jamais vécu un cas  de corruption dans le cadre de mon travail. Mais, personne ne  peut, par contre,  nier que c’est un phénomène qui existe réellement. Et, il faudrait que des solutions soient trouvées pour venir à bout de tout ça » a-t-il déclaré.

Pour le PDG de Senenews, si les faits de corruption sont avérés, il faut demander à ce que l’organe soit sanctionné et que l’auteur réponde  pénalement de ses actes.

Tange tandian, administrateur du site  Vipeople pointe du doigt la responsabilité de l’Etat
Tout comme ses confrères,  Tange tandian ne nie pas l’existence de la corruption dans le monde de la presse en ligne et pointe du doigt l’Etat.

« C’est un phénomène qui existe bel et bien. Les hommes politiques en savent quelque chose » a-t-il déclaré.

Après avoir cité de nombreux cas, il renvoie la faute à l’Etat, et plus particulièrement, au  ministère de la communication qui ne fait rien pour assainir le milieu.

« Certains administrateurs de sites n’ont même pas le niveau de Cm2.     Il faut que les populations apprennent à distinguer les vrais sites d’informations, des raquetteurs sans scrupule », fustige-t-il.

Avant d’ajouter:« Il est urgent d’assainir ce monde infesté par des chasseurs de primes sans formation et malhonnêtes,  dont le seul dessein est de capter de l’argent indûment au détriment de la noblesse d’une profession qui part en lambeaux. Cependant, il reste des supports qui ne sont pas des suppôts d’une propagande et d’un chantage. C’est un réconfort au milieu d’une corbeille pleine de reproches ».

Abdoulaye FALL, Leral.net