Contrôle du flux: Le Pdesoc réalise six marchés de bétail

Goudiry, Manda Douanes, Payar, Bondji, Saré Moussa, Sinthiou Malème sont les six communes où le Projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en haute Casamance (Pdesoc) a réalisé des marchés à bétail. Même si au début, une réticence était notée chez certains éleveurs, tous fréquentent aujourd’hui ces endroits pour mieux contrôler le mouvement du bétail.

Rallier Payar, à partir de Koumpentoum, relève d’un parcours du combattant. Sur une distance d’une soixantaine de kilomètres, il faut au moins une heure de trajet pour arriver à destination. La seule piste latéritique qui relie Payar à Koumpentoum est jonchée de nids de poule, envahie par des flaques d’eau. Les radiers submersibles sont remplis d’eau. Les rares gros porteurs qui fréquentent la zone n’empruntent cette voie pour éviter de s’embourber. Malgré la distance et l’état cahoteux de la route, le Pdesoc n’a pas hésité à choisir des localités à l’accès difficile pour réaliser des infrastructures de grande envergure. Il s’agit notamment du marché à bétail, du magasin, du poste vétérinaire, du château d’eau, des abreuvoirs, des borne-fontaines et du parc de vaccination de Payar. Le jeudi 8 septembre, jour du marché hebdomadaire de cette localité, a été choisi par le Pdesoc pour visiter ces différentes réalisations. Ces ouvrages sont, selon l’agent technique de l’élevage de Payar, Labouda Seck, fonctionnels depuis plus d’un an.

Le marché à bétail est composé d’un bâtiment abritant les bureaux du vétérinaire et du responsable du foirail, des abreuvoirs, d’un grand hangar et des toilettes. On retrouve la même architecture à Goudiry, Manda Douanes, Saré Moussa dans la commune de Saré Bidji (Kolda), Sinthiou Malème et à Bondji où le Pdesoc a réalisé des marchés à bétail. Partout où la délégation du Pdesoc est passée, un accueil chaleureux lui a été réservé. Les édiles de ces villes bénéficiaires ont salué ces unités pastorales qui sont, à leurs yeux, d’une importance capitale pour le développement de l’élevage, même si, par endroit, les quais d’embarquement ont été mal implantés et mal dimensionnés. Selon le Président de la maison des éleveurs de Kolda, Issaga Mballo, les marchés à bétail permettront de mieux contrôler le flux du bétail durant les marchés hebdomadaires car tout acquéreur est obligé de chercher un laisser-passer pour convoyer ses bêtes.

À Sinthiou Malème, beaucoup d’éleveurs avaient refusé d’aller officier dans le marché à bétail après sa mise en service, selon le maire Mamadou Saliou Bâ, ancien Président du Conseil régional de Tambacounda. Aujourd’hui, éleveurs, acheteurs et rabatteurs ont pris conscience de l’intérêt de ces ouvrages et fréquentent ce marché. Alors qu’à Goudiry, le Maire Thiédel Diallo souligne que les réalisations du Pdesoc notamment les marchés à bétail correspondent aux aspirations de développement de l’élevage.

« Il est difficile de parler d’émergence sans l’élevage. Le Département de Goudiry est bien servi par le Pdesoc », se réjouit Thiédel Diallo. « Il ne reste que la consolidation de ces acquis », s’empresse-t-il d’ajouter. Le Président de la maison des éleveurs de Goudiry « Gallé Aynabé », Djiby Nimba Bâ a invité les éleveurs à mieux s’organiser pour relever le défi de la gestion. L’adjointe au Gouverneur de Tambacounda chargée du développement, Awa Ndiaye Diop a exhorté les acteurs et bénéficiaires à préserver les infrastructures mises à leur disposition.

Par Mamadou GUEYE et Souleymane Diam SY / lesoleil.sn /