Tambacounda: TIC et éducation des filles au cœur d’un forum

Les technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) comme moyen de lever les obstacles à l’éducation des filles ont été au cœur d’un forum organisé par le bureau genre de l’Inspection d’académie (IA) de Tambacounda, dans le cadre de la journée nationale de l’éducation des filles.

La rencontre qui s’est tenue au conseil départemental de Tambacounda, a enregistré la présence du représentant de l’inspecteur d’académie, l’inspecteur Ablaye Niom, de l’adjoint au maire Bounama Kanté, de Marie-Françoise Diouf Diarra, responsable du bureau genre de l’inspection d’académie (IA), du conseiller départemental Moussa Diallo.

Des collégiens et des lycéens, ainsi que des enseignants étaient aussi présents à cette rencontre.
Pour Mme Diarra, ‘’l’organisation de telles journées peut aider à se faire une meilleure idée des opportunités et renforcé la capacité des femmes au développement de l’économie numérique’’. ‘’Elles offrent aux filles l’occasion de se familiariser avec les technologies’’, a-t-elle indiqué, relevant la nécessité pour la gent féminine d’avoir une ‘’compréhension globale des TIC comme un outil d’expression’’. ‘’Les écoles doivent aider les filles à acquérir des connaissances et compétences auxquelles la société leur barre généralement l’accès : qu’il s’agisse des mathématiques, des sciences mais aussi et surtout des TIC’’, a dit Mme Diarra, responsable du bureau genre de l’IA. ‘’Sans la réalisation de l’égalité des sexes dans l’éducation, le monde n’a aucune chance d’atteindre les buts ambitieux qu’il s’est fixés au sujet de la santé, du social et du développement’’, a-t-elle poursuivi, non sans ajouter : ‘’Ne pas éduquer les filles et les femmes perpétue la faim’’.

Elle a noté, à ce propos, que ‘’les progrès de l’éducation des femmes ont contribué le plus à réduire la malnutrition entre 1970 et 1995, et joué un rôle plus important que la disponibilité accrue de nourriture’’. Pour la coordinatrice régionale de la COSYDEP, Louise Diène Seck, les TIC pourraient être un ‘’intrant de qualité’’.

D’où, a-t-elle préconisé, la nécessité de trouver des voies et moyens de promouvoir l’éducation des filles par ces technologies. ‘’Il faut, a préconisé Mme Seck, que l’Etat fasse des efforts pour que le maximum d’écoles puissent accéder à la connexion Internet’’.

Le cas échéant, cela pourrait donner raison à ceux qui voient un ‘’manque d’équité’’ dans la remise de prix d’excellence chaque année aux mêmes élèves, qui souvent sont dans de meilleures conditions d’études que les autres.

A ce sujet, l’inspecteur Niom a, au terme de la rencontre, reconnu la difficulté liée au fait que nombre d’écoles, ne sont pas connectées au réseau électrique, pour pouvoir utiliser les TIC.

Il a ajouté cependant qu’un atelier est prévu prochainement, pour relancer les activités d’un projet de bibliothèque numérique qui, à ce jour, est au ‘’niveau zéro’’ à Tambacounda.

Autant les avantages des TIC en termes de gain de temps et de facilitation des apprentissages aussi bien pour les élèves que pour les enseignants, ont été mis en exergue, autant les inconvénients liés aux risques de désinformation ou d’insécurité qu’elles présentent ont été évoqués par les participants.

Des élèves se sont plaint de l’interdiction faite par certains parents à leurs enfants de disposer d’ordinateur ou de téléphone portable, craignant qu’ils soient des outils de pervertissement, même si d’autres ont reconnu qu’une bonne partie de leurs camarades une fois connectés, passent le plus clair de leur temps sur les réseaux sociaux.

Tout comme Mme Diarra, qui a relevé les ‘’progrès’’ des filles à l’école, Mandiaye Faye, professeur de français au lycée Tamba commune, a noté que malgré tous les obstacles auxquels elles sont confrontées, les filles sont ‘’très braves’’. ‘’Le constat que nous faisons ces temps-ci, c’est que les filles sont les cinq premières de la classes aux compositions’’, a-t-il dit.

Concernant l’organisation de la journée dont certains participants avaient souhaité qu’elle se tienne en milieu ouvert, afin de toucher un plus grand public, l’inspecteur Ablaye Niom a précisé qu’elle a été préparée ‘’dans la précipitation’’.

C’est le 7 novembre que le bureau genre s’est vu confirmer par le niveau central, l’organisation de la journée, ainsi que le thème retenu, a ajouté Mme Diarra. Les moyens financiers pour ce faire n’ont pas suivi, a-t-elle poursuivi.

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