Mécanisation de l’agriculture à Tambacounda: 17 tracteurs octroyés aux producteurs

Cette année, la mécanisation a sauvé la région de Tambacounda. Du retard accusé dans le démarrage des pluies, se sont ajouté des pauses pluviométriques qui ont imposé des temps courts pour l’emblavement. Les semis sont allés jusqu’à la deuxième décade du mois d’août.

La réussite de cette campagne est due à la mécanisation. En sept jours, du 21 au 27 juillet, d’importantes surfaces ont été emblavées. La région de Tambacounda a obtenu 17 tracteurs sur un quota de 30, en plus des engins de la Sodefitex et de la Saed. 13 sont en place. En plus de 4600 unités mises en place par l’Etat, les projets et programmes. La distribution a obéi à un équilibre entre producteurs agrobusiness et les différentes zones. L’accent est mis sur l’entretien car tous les conducteurs sont formés en entretien et réparation. C’est le cas aussi du technicien de la Sodefitex qui s’est rendu au Brésil et qui peut être sollicité comme les techniciens de l’Agripro, le concessionnaire dont la garantie court deux ans.

Barro Watt, le président régional des riziculteurs a reçu deux tracteurs pour les producteurs de la vallée de Gouloumbou. Une dotation destinées à accompagner le Programme d’accélération de l’agriculture pour l’atteinte de l’autosuffisance en riz. Depuis que les partenaires taïwanais ont quitté cette zone, les productions ont chuté car l’essentiel du travail se faisait à la force des bras. Après chaque pluie, c’est la course contre la montre. Le travail effectué en 10 jours par les producteurs, est réalisé en une journée par les tracteurs. Cette année 480 hectares de riz sont emblavés.

Le tracteur a permis, souligne Barro Watt, aux producteurs de doubler voire multiplier par quatre les superficies emblavées. Il a été acquis grâce au programme de la petite irrigation locale (Papil) et l’autre qui vient de boucler sa première campagne a été subventionné par l’Etat. Avant leur mise en service, les conducteurs ont subi une formation portant sur la conduite et l’entretien. Les engins sont sous garantie pendant deux ans. En cas de panne, le concessionnaire peut-être sollicité, souligne le président régional des riziculteurs après avoir informé le Directeur régional du développement rural.

Samba Ndao Tall, le directeur régional du développement rural dit constater une nette amélioration dans le travail grâce à la mécanisation dans la région. « L’année passée, nous avons travaillé avec un tracteur mis en place par le Papil. Cette année, l’Etat a mis en place un lot de 17 dont 12 ont été livrés aux bénéficiaires du programme maïs et 4 sont passés par la Sodefitex à travers leur offre de services », indique M. Tall. Ces tracteurs ont changé le visage de la campagne agricole. En plus de ces tracteurs, la région a bénéficié de 4600 unités mises en place ces deux dernières années par les projets et programmes de l’Etat. Il s’agit de petits matériels attelés distribués par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Des équipements d’une grande utilité dans le déroulement de la campagne agricole de cette année.

Contrat de performance

« Cette année, nous avons traversé un hivernage difficile. Au début, on a accusé deux semaines de retard. Ceux qui ont profité des premiers semis, du 24 juin, ne sont pas nombreux. Ensuite, il y a eu un deuxième départ pour le 21 juillet, la limite de la période propice pour les semis. Entre le 24 juin et le 21 juillet, il y a eu des pluies faibles mais nécessaires pour entretenir les premiers semis. La deuxième vague est arrivée tardivement le 21 juillet. Après quelques jours de pluie, il y a eu encore une pause. Les agriculteurs n’avaient que sept jours pour faire le deuxième semis. Fort heureusement, les tracteurs sont entrés dans la danse.

Cette capacité de mécanisation a permis d’emblaver rapidement des surfaces qui ont dépassé les emblavures de l’année dernière, notamment pour le maïs, le riz et le sésame », explique Samba Ndao Tall, le directeur régional du développement rural. « Si la région de Tambacounda n’avait pas acquis cet important lot de tracteurs, cela allait être une campagne agricole catastrophique », a ajouté M. Tall. Grâce à la mécanisation, beaucoup de producteurs qui entretenaient des champs de 2 hectares, ont pu emblaver de vastes champs de 20 à 40 hectares. « La demande a été forte et même des engagements n’ont pas pu être honorés car les tracteurs qui étaient disséminés dans la région ne pouvaient répondre aux nombreuses sollicitations. Aujourd’hui, ceux qui disposent d’un tracteur, ont vu l’intérêt de formuler une demande pour en avoir d’autres », indique Samba Ndao Tall, le directeur régional du développement rural. Ce qui est impossible, selon M. Tall, expliquant que dans la politique de distribution de ces engins, l’Etat tient compte de l’équité dans la répartition.

Tous les bénéficiaires des tracteurs ont signé un contrat de performance qu’ils sont tenus de respecter. Cet encadrement les empêche de faire ce qu’ils veulent. Pour l’entretien, les bénéficiaires des tracteurs ont suivi une formation en conduite et entretien des tracteurs. « Lors de la formation, précise M.Tall, on a insisté sur la nécessité d’un bon entretien. Les engins doivent avoir une durée de vie normale. Ceux qui ont la charge de ces tracteurs sont conscients de cet état de fait car ils ont été bien sensibilisés ».

En plus de la formation, la sensibilisation continue sur le terrain. Ces engins subventionnés par l’Etat sont rétrocédés à 12 millions de FCfa. Certains ont contracté des prêts pour acheter ces tracteurs. La société qui est chargée de la mise en place de ces tracteurs sous garantie pendant deux ans, la société Agripro, fournira aussi les pièces de rechange. « Chaque fois qu’une difficulté est signalée, le problème sera vite réglé. A la Sodefitex, il y a un technicien qui a séjourné au Brésil où ces engins sont fabriqués. Il s’est spécialisé en entretien et en réparation. Au besoin, il peut être sollicité pour les engins distribués dans les autres région », indique Samba Ndao Tall.

Pape Demba Sidibé