[CONTRIBUTION] Tambacounda: Peut-on servir le Président autrement?

La politique est par essence l’art de gérer la cité et un sacerdoce, C’est ce que le Président Macky SALL a très tôt compris. Pour rappel, il n’a jamais cessé d’être en contact direct avec son peuple et cela se traduit dans ces actions quotidiennes. Il a su que pour réussir en politique, il faut être proche des populations, les écouter, les comprendre afin de pouvoir les proposer des solutions inclusives. Voilà pourquoi son programme est transversal et touche toutes les sensibilités de la nation, de la couverture maladie universelle à la bourse familiale en passant par la baisse des loyers, la revalorisation du prix de l’arachide à 210 FCFA (prix planché), le programme d’urgence de développement communautaire, le PUMA, les DAC, la modernisation des cités religieuses, l’ambition de moderniser les villes avec PROMOVILLE, celle de faire de la Casamance une zone touristique attrayante avec une exonération fiscale de 10 ans pour les entreprises qui s’y installeront pour ne citer que ceux-là. Tout ceci est la résultante d’un contact permanent avec la population.

Partant de cette vision du Président de la République, au niveau local à Tambacounda, pouvons-nous dire que les hommes politiques ont compris leurs missions ? J’en doute fort. Je rappelle qu’être en contact avec la population c’est de pouvoir satisfaire de manière durable leurs préoccupations. Il urge de se départir de cette gestion ponctuelle des problèmes des populations et de changer les rapports qui existent entre les hommes politiques et les populations. Il faut avoir le courage de dire la vérité aux citoyens, les servir quand on peut et les informer quand on ne peut pas.

Nous devons nous départir de la gestion clanique des militants. Unir les tambacoundois doit être le combat de tout homme politique. Je rappelle que si nous sommes élus ou nommés c’est pour servir les citoyens sans distinction aucune car après c’est l’intérêt de Tambacounda qui doit nous animer. C’est dommage de constater qu’au lieu d’aller chercher de nouveaux militants, nous assistons à des recrutements intra APR, nous devons être capable d’aller voir les plus réticents et de les convaincre et non de s’adonner à des guerres fratricides par presse interposée. Cela ne nous mène nulle part, sinon nous contribuons à nous décrédibiliser aux yeux de la population. Nous battre pour que nos jeunes puissent trouver des emplois décents, des formations, des financements pour les femmes doit être la priorité de tout un chacun. Nous ne pourrons jamais faire la promotion de nos artistes, de nos compétences au niveau local en continuant de faire appel à ceux de l’extérieur, nous devons être fiers de nos concitoyens mais, il est bien dommage de constater que la plupart de nos hommes politiques agissent autrement. Nous devons défendre notre chère localité avec courage, détermination et sans aucun complexe.

Qui parmi les hommes politique peut lever le doigt et dire que voilà ma contribution à l’épanouissement durable des jeunes et des femmes de Tambacounda ? Cela pourrait se compter sur les doigts. Il est important de faire comprendre que tout investissement qui se fait sans un diagnostic profond des réalités d’une localité est vain. C’est dommage de constater que la plupart des hommes politiques de la localité ne prennent pas assez de recul et de temps pour comprendre les leviers sur lesquels il faut agir pour satisfaire les populations. Ils confondent pour la plupart du temps vitesse et précipitation. Sinon comment comprendre que, malgré toutes les promotions d’hommes politiques dans notre localité, nous sommes toujours cités en dernier lieu. Combien de jeunes sont, d’une part à la recherche de bourse de formation, d’autre part, diplômés à la recherche d’un stage ou d’un emploi ? Combien de braves dames sont à la recherche d’un simple financement pour pouvoir travailler et subvenir à leurs besoins quotidiens ? C’est triste de voir qu’en période électorale on regroupe des hommes et des femmes les promettant ciel et terre la suite tout le monde le sait, la montagne accouche d’une souris. C’est en ce sens qu’un grand penseur s’adressant aux hommes politiques disait en substance ceci :  « servez votre peuple mais ne vous servez pas d’eux ». Dans ce même ordre d’idées le Président Macky Sall disait : soyez attentifs et sensibles aux préoccupations des populations et restez joignables à tout moment. Après tous ces constats, il urge de changer notre façon de faire la politique.

Les esprits avertis comprendront que cette contribution est une alerte et non une critique. Elle met les hommes politiques face à leurs responsabilités et rappelle juste que seul le développement de Tambacounda vaut la peine de se battre, autrement nous assistons inlassablement à une perte d’énergie et de temps.

Ibrahima Kaba, économiste à la direction de la réglementation et de la supervision des systèmes financiers décentralisés du ministère de l’économie des finances et du plan, responsable APR à Tambacounda /