Développement local : Méréto compte sur la voie de contournement de la Gambie

 

 

La voie de contournement de la Gambie via Koumpentoum en passant par Méréto pour joindre Gouloumbou est le meilleur tracé pour désenclaver les régions sud du pays. Les études déjà enclenchées pour la réalisation de ce tracé par les pouvoirs publics ont été fortement saluées par les populations lors du forum axé sur le développement de la localité. Le Comité d’initiative pour le développement de Méréto (Cidem), qui regroupe 22 villages, a demandé, lors de cette rencontre, entre autres réalisations, l’électrification de la zone, la promotion de l’éducation, des infrastructures sanitaires, des forages, des équipements de communication et sportives…

Au cœur des terres neuves, Méréto polarise 22 villages et dessert des agglomérations comme la commune de Niani Toucouleur et celle de Bamba thialène. La localité entend donc jouer son rôle de plaque tournante du tronçon de 100 km qui va désenclaver la zone à travers des pistes de production. La route bitumée promise par le chef de l’Etat, Macky Sall, au cours de la dernière campagne, est très attendue dans cette contrée. Ici, les populations se sont résolument engagées pour la promotion socio-économique de la localité à travers un Comité d’initiative pour le développement de Méréto (Cidem). Pour Abdou Faye, porte-parole du jour, la capitale naturelle des terres neuves veut profiter de cette aubaine, dans la cadre de l’équité territoriale, en misant sur sa forte contribution à la production nationale en mil et en arachide. Pour lui, Méréto, avec son marché hebdomadaire de renom et son rôle économique qui reste très important pour le pays, doit mériter beaucoup d’égards des autorités du pays. Au sortir de leur assise, les membres du Cidem ont souligné que la localité, bien que peu peuplée jusqu’en 1970, a vite connu une boum démographique avec l’implantation de plusieurs villages par la société des terres neuves. Ainsi, le recensement de 2013 a fait ressortir plus de 17.000 âmes. A présent, explique M. Faye, il s’agit de voir les voies et moyens pour concourir à l’implantation d’infrastructures de base pour l’épanouissement des populations.

Inexistence d’infrastructures de base

Dans cette partie du Sénégal, les routes bitumées sont quasi inexistantes, tout comme il est loisible de noter l’absence d’ambulance pour le seul poste de santé de la localité érigé depuis 30 ans et dont l’infirmier est payé par la communauté, soutient le porte-parole. « Ici, le seul collège est en abris provisoires depuis 8 ans. On demande même un lycée pour fixer les 620 élèves de la localité qui ont atteint le niveau du secondaire et représentent 40 % de l’effectif des élèves de Koumpentoum (chef lieu départemental) », ajoute-t-il. « Normal, soutient Abdou Faye, d’autant que le taux d’abandon, surtout des filles, est important et dont l’une des causes reste le manque de tutorat à Koumpentoum distant de Méréto de 50 kilomètres ».

Le mémorandum qui va être transmis aux autorités révèle que tous les paramètres socio-économiques et démographiques justifient fortement que la commune de Méréto mérite une plus grande attention et considération des autorités du pays. Les membres du Cidem ont, par ailleurs, plaidé pour la réalisation de plusieurs infrastructures de base afin de rattraper le retard de la localité en termes de développement. Le défaut d’éclairage, selon eux, ayant pour corollaire l’insécurité ambiante avec les nombreuses attaques à main armée et le phénomène du vol de bétail.

Dans ce bourg, on compte mordicus sur le bitumage de la route Koumpentoum-Méréto-Maka Coulibantang-Gouloumbou qui a été une promesse électorale du président Macky Sall lors de son passage du 3 mars 2011.

Ce tronçon de moins de 100 km de Koumpentoum à Gouloumbou en passant par Méréto désenclave Nettéboulou, la cité religieuse de Maka Coulibantang, entre autres villages traditionnels comme Ndoungousine. Il constitue aussi la voie de contournement naturelle de la Gambie et pourrait contribuer considérablement au désenclavement des régions du Sud. Une politique déjà engagée par le gouvernement actuel, lit-on dans le mémorandum.

Pape Demba Sidibé