Conférence de presse présidentielle: Trump aurait payé son équipe pour l’applaudir

 

 

Dès l’entame de la conférence de presse du président élu, l’atmosphère était tendue dans le hall de la Trump Tower à New York. L’équipe du milliardaire n’y avait installé que 80 sièges alors que 250 journalistes étaient attendus. A l’arrivée du futur «commander in chief», des membres de son personnel et des partisans qui se trouvaient près des ascenseurs de la tour se sont mis à applaudir. Et pendant toute la durée de la conférence de presse, ce groupe a manifesté bruyamment son approbation à chaque moment qu’il appréciait. Un soutien qui n’était pas gratuit.

Le site américain Politico affirme en effet que Donald Trump a payé et placé des membres de son équipe pour l’applaudir à des moments stratégiques de la conférence. On peut notamment entendre quelques personnes manifester leur soutien au président élu lorsque celui-ci vole dans les plumes d’un journaliste de CNN tentant désespérément de poser une question.

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump a recours à cette stratégie. Le 16 juin 2015, alors que le futur président annonçait sa candidature à l’élection, certains de ses sympathisants bruyants n’étaient en fait que des acteurs payés pour le soutenir. Ces personnes auraient été payées 50 dollars pour applaudir avec fracas le candidat.

«Vous, ce sont les fausses informations»

Mercredi à New York, le président élu s’est montré cinglant avec les médias qui, quelques heures plus tôt, avaient révélé que la Russie possédait un dossier compromettant sur la vie privée et les finances du futur président. Si le «New York Times» et d’autres médias ont été complimentés pour s’être abstenus de faire état d’accusations non étayées, il en a été tout autrement avec CNN.

«Je ne vous donne pas la parole. Vous, ce sont les fausses informations», a lancé Donald Trump à Jim Acosta, journaliste de CNN, qualifiant sa chaîne d’«horrible». Le milliardaire a refusé de laisser le journaliste l’interroger malgré plusieurs tentatives de ce dernier de poser sa question en criant. La chaîne a ensuite diffusé un communiqué. «La décision de CNN de publier une information soigneusement sourcée sur les opérations de notre gouvernement est très différente de la décision de BuzzFeed de publier un mémo non étayé», peut-on y lire. Le communiqué conclut: «L’équipe de Trump le sait».

Insulté, BuzzFeed le prend comme un compliment

BuzzFeed a également eu droit à son «heure de gloire» lors de la conférence de presse du président élu. Le milliardaire a en effet qualifié le média de «failing pile of garbage», que l’on pourrait traduire par «tas d’ordures en perdition». Donald Trump a vertement reproché au site en ligne d’avoir publié la veille l’intégralité du rapport sur les allégations portées à son encontre. Réagissant à son tour, le patron de BuzzFeed, Jonah Peretti, a affirmé dans une note au personnel qu’il s’agissait d’un «document valant la peine d’être publié».

Et histoire d’enfoncer le clou, le site a décidé de prendre l’insulte de Donald Trump comme un compliment. Il a donc lancé une boutique en ligne spécialement redécorée, écrit le Huffington Post. Les lecteurs peuvent y trouver toutes sortes de produits dérivés portant fièrement l’inscription «failing pile of garbage». On peut également se procurer une poubelle Buzzfeed ou encore un autocollant proclamant: «Je reçois fièrement mes news d’un tas d’ordures en perdition».

(joc/ats)