Une semaine de manifs contre Donald Trump

 

Une semaine de manifestations anti-Trump avant l’investiture du futur président des Etats-Unis a débuté samedi par une marche à Washington.

Quelque 2000 personnes ont protesté contre ses commentaires polémiques sur les musulmans, Mexicains et autres minorités.

La marche, présidée et organisée par le révérend Al Sharpton, connu pour son engagement en faveur des droits civiques, a rassemblé sous une forte pluie une majorité d’Afro-Américains, qui chantaient «pas de justice, pas de paix». «Nous marchons sous une pluie battante parce que nous voulons que la nation comprenne qu’il faudra plus qu’une élection pour défaire ce que nous avons obtenu par nos luttes», a déclaré le révérend Sharpton.

Il a appelé son auditoire à lutter pour conserver les acquis de huit ans d’administration du pouvoir par Barack Obama. La marche a pris fin au monument érigé à la mémoire de Martin Luther King, situé à trois kilomètres des marches du Capitole où Donald Trump doit prêter serment vendredi prochain en tant que 45e président des Etats-Unis.

Avant, pendant et après

Ses commentaires sur les migrants et les femmes et sa promesse d’abroger la réforme de l’assurance-santé, emblématique des années Obama, ont suscité la colère de nombreux Américains à gauche de l’échiquier politique. Une trentaine de groupes, pratiquement tous anti-Trump, ont obtenu l’autorisation de manifester avant, pendant et après l’investiture du magnat de l’immobilier.

L’événement le plus important sera la Marche des femmes, samedi prochain à Washington, au lendemain de l’investiture. Les organisateurs espèrent 200’000 personnes.

Le 20 janvier, des milliers de manifestants sont attendus dans la capitale fédérale pour tenter de perturber la cérémonie d’investiture en paralysant les douze barrages de sécurité qui seront établis autour du Capitole et le long des quatre kilomètres du trajet qu’empruntera le cortège présidentiel.

Sur les réseaux sociaux, la mobilisation anti-Trump prend de l’ampleur avec des hashtags comme #NotMyPresident ou #Whylmarch (pourquoi je vais manifester).

Trump critique une icône des droits civiques

De son côté, Donald Trump a vivement critiqué samedi un élu noir démocrate, figure historique du mouvement des droits civiques, à l’ouverture d’un week-end de commémoration de Martin Luther King. Le milliardaire n’a visiblement pas apprécié que John Lewis, un pilier du Congrès depuis trois décennies, ait annoncé qu’il n’assisterait pas à la cérémonie d’investiture du président élu vendredi.

«Je ne considère pas ce président élu comme un président légitime», a justifié le parlementaire, dans une émission qui doit être diffusée dimanche par NBC. «Les Russes ont contribué à l’élection de cet homme. Et ils ont pris part à la destruction de la candidature de Hillary Clinton», a fait valoir M. Lewis, 76 ans.

Cédant à sa propension à livrer des querelles personnelles sur Twitter, Donald Trump a répliqué samedi dans une série de tweets matinaux.

«Le parlementaire John Lewis ferait mieux de passer du temps à s’occuper d’aider sa circonscription, qui est dans un état déplorable et qui se désintègre (sans parler de la criminalité qui la gangrène) plutôt que de se plaindre à mauvais escient des résultats de l’élection. Paroles, paroles, paroles – pas d’action ni de résultats. Regrettable!», a-t-il écrit.

Réactions outrées

Le futur 45e président des Etats-Unis a immédiatement suscité des réactions outrées, d’abord au nom de la dignité de la fonction présidentielle, ensuite en raison du respect qui entoure la personnalité de John Lewis.

Des internautes reprochent aussi à M. Trump d’être monté au créneau justement au moment où les Etats-Unis s’apprêtent à rendre leur traditionnel hommage annuel à Martin Luther King. John Lewis a été un compagnon de route du célèbre pasteur pacifiste mort assassiné, dont le mémorial est au coeur de Washington.

(nxp/ats)