Etats-Unis: Stars et anonymes se sont rassemblés contre Trump

 

Des centaines de milliers de personnes participaient samedi aux Etats-Unis aux «Marches des femmes» organisées pour la défense des droits civiques et contre le président Donald Trump investi la veille, selon plusieurs sources. Dans la capitale, où avait lieu le plus grand rassemblement, 275’000 voyageurs avaient pris le métro en fin de matinée, soit 50% de plus que pour l’investiture de M. Trump la veille à la même heure, selon l’autorité de transport WMATA. Les organisateurs ont en outre relevé leur estimation de participation de 200 000 à 500’000 personnes, selon le maire adjoint de Washington, Kevin Donahue.

La foule était compacte sur une dizaine de pâtés de maison ou environ 1,5 kilomètre sur Independence Avenue à Washington où la marche était prévue, et il était impossible de traverser ce boulevard, selon des journalistes de l’AFP sur place.

Des bonnets «pussy»

Des milliers de personnes qui n’avaient pas pu accéder à cette avenue marchaient sur le National Mall voisin, l’esplanade du centre de la capitale, où vendredi une foule de partisans de Donald Trump ont assisté à son investiture. D’autres manifestations avaient lieu à Boston, New York (nord-est), Denver (ouest). À Chicago (nord), la marche s’est transformée en rassemblement compte tenu de l’affluence, selon la police. Elle réunissait quelque 150 000 personnes, selon le Chicago Tribune.

Beaucoup de manifestantes portaient des bonnets roses à oreilles de chat («pussy hats»), devenus le symbole de l’opposition à Donald Trump et qui a fédéré des adeptes du tricot. Le terme «pussy» désigne en anglais l’animal domestique, ou le sexe féminin. C’est ce mot que Donald Trump avait utilisé dans une vidéo qui avait fait scandale en octobre, où il se vantait de pouvoir se payer les femmes qu’il voulait et de les «attraper par la chatte».

Inquiétude

Jamais depuis 40 ans un président des Etats-Unis n’a suscité une telle défiance à sa prise de fonctions. Avant même d’avoir achevé ses premières 24 heures à la Maison Blanche, le nouveau président républicain se retrouve interpellé par de multiples catégories d’Américains d’origines très diverses, mais fédérés par une même inquiétude. «La famille de mon mari est immigrée, ils sont musulmans. Et aucun d’entre eux n’est un terroriste», soutient une manifestante dans le métro Barbara Hilton, 62 ans.

Les participants à la marche de samedi manifesteront tout près de la vaste esplanade en face de laquelle le milliardaire a justement été intronisé 45e président des Etats-Unis vendredi. On peut donc s’attendre à des comparaisons en termes de mobilisation, d’autant plus que Donald Trump n’a réussi à rassembler qu’environ un tiers de la foule qui avait acclamé Barack Obama en 2009, selon un expert cité par le New York Times. La mobilisation «était vraiment faible. Ca ne ressemblait pas du tout à l’investiture d’Obama où le pays tout entier était sincèrement heureux», a souligné Kathy Small, une professeur de 67 ans venue d’Arizona.

 

(20 minutes/afp)