Tambacounda: ouverture d’une antenne régionale du centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation

 

 

L’adjoint au gouverneur de Tambacounda Hamet Tidiane Thiaw a procédé samedi à l’inauguration officielle de l’antenne régionale du Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation, a constaté l’APS.

Cette cérémonie s’est tenue dans les locaux de la Chambre de commerce de Tambacounda, en présence du président du Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Dakar, Chérif Mbodj, et de Seydi Gassama, responsable d’Amnesty International au Sénégal, antenne sénégalaise de l’ONG Amnesty International.

Cette dernière soutient avec OSIWA, le processus de déploiement de cette structure dans les régions, dans le cadre d’un enclenché depuis 20 ans, avec la création d’un centre à Dakar. Selon son président Chérif Mbodj, le Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Dakar compte, à présent, “rapprocher les procédures alternatives de règlement des conflits” des populations des autres régions du Sénégal.

En tant que “complément aux tribunaux classiques”, le Centre d’arbitrage et de médiation, connaît des affaires commerciales et civiles, à la différence des maisons de justice qui traitent les affaires pénales, a-t-il ajouté. Il peut être saisi par les opérateurs économiques, les entreprises et les citoyens qui nouent des contrats en matière de location, dans lesquels ont été prévus des clauses compromissoires. Beaucoup d’opérateurs préfèrent aller en médiation “pour conserver leurs relations d’affaires”, a relevé M. Mbodji, soulignant la nécessité de sensibiliser les populations à l’existence de “modes alternatifs de règlement des conflits”. Un outil utilisé dans le monde entier, et dont l’importance dans les régions comme Tambacounda se justifie selon lui par le développement des activités économiques. Aussi a-t-il appelé à “un peu plus de proximité avec les opérateurs”.

L’inauguration de cette antenne régionale qui sera fonctionnelle en début février, intervient deux jours après celle de Kédougou, a signalé M. Mbodji, non sans assurer que “les autres régions ne seront pas en reste”.

Le Centre d’arbitrage de Dakar, par exemple, a réglé “plus d’une centaine d’affaires”, allant de 500.000 à 24 milliards de francs CFA, a relevé Mbodji. Il précise que ce type d’outil n’en est qu’à ses débuts dans des pays comme le Sénégal, mais d’une certaine “notoriété” dans la sous-région, où elle a aidé à implanter une structure du genre au Mali et au Burkina.

L’initiative revêt “une importance capitale pour notre pays en général et la région de Tambacounda en particulier”, en termes notamment de “contributions concrètes” dans l’harmonisation de l’environnement des affaires, a dit l’adjoint au gouverneur.

Pour Hamet Tidiane Thiaw, l’ouverture de ce centre est “un indicateur non négligeable” pour les opérateurs économiques, en termes d’amélioration de l’environnement des affaires. Elle intervient dans un contexte où la région de Tambacounda “se positionne progressivement comme un pôle territoire ayant vocation à mettre d’abord en valeur son potentiel économique endogène”, a ajouté M. Thiaw.

De cette manière, la région orientale du Sénégal pourrait ensuite “intensifier ses échanges commerciaux avec la sous-région, notamment le Mali, la Gambie, la Guinée et la Mauritanie”, a-t-il poursuivi. “L’existence d’un dispositif opérationnel de règlement diligent des différends contractuels éventuels contribue à mettre en confiance tous les membres de la famille du secteur privé”, a noté M. Thiaw.

L’autre avantage de cette antenne est qu’elle met à la disposition des acteurs “un instrument de proximité, de formation, d’info, d’encadrement et de promotion du secteur privé”, a indiqué l’adjoint au gouverneur de Tambacounda, avant d’inviter les opérateurs économiques à s’approprier cet “outil précieux et innovant”.

Pour Asse Kassé, vice-président de la Chambre de commerce, les acteurs privés attendaient cet outil depuis longtemps, d’autant plus qu’en général, ils cherchent à éviter l’ “étalage de leurs affaires” devant les tribunaux classiques.

APS