Exceptionnel! Federer gagne l’Open d’Australie

 

Porté par un revers magnifique, Roger Federer a signé à Melbourne lors de son 100e match à l’Open d’Australie l’exploit qui fait toute la différence. Il est bien le meilleur joueur de tous les temps.

Le Bâlois a battu Rafael Nadal 6-4 3-6 6-1 3-6 6-3 après avoir été mené 3-1 dans la dernière manche pour cueillir son dix-huitième titre dans un tournoi du Grand Chelem, son cinquième à Melbourne après ses succès en 2004, 2006, 2007 et 2010.

Nouvel écart à combler

Bien «protégé» à trois reprises par Stan Wawrinka depuis 2014, son record de dix-huit couronnes dans les tournois majeurs – le seul qui compte pour désigner le meilleur – semble désormais «verrouillé». Le Bâlois laisse Rafal Nadal et Novak Djokovic respectivement à quatre et à six titres. On voit mal comment l’Espagnol et le Serbe pourraient combler l’écart.

Quatre ans et demi après son dernier titre majeur – Wimbledon 2012 – et après trois finales perdues contre Novak Djokovic -, Roger Federer a retrouvé la lumière alors qu’il a passé les six derniers mois loin des courts à soigner son dos et et son genou. A se refaire aussi une «caisse» physique qui pour voler littéralement sur la Rod Laver Arena lors de cette glorieuse quinzaine. Il a battu Nadal au terme d’une bataille qui a duré 3h38′.

Une heureuse surprise

Même si l’élimination d’Andy Murray en huitième de finale devant Mischa Zverev fut une heureuse surprise qu’il n’espérait sans doute pas, Roger Federer n’a pas gagné ce titre au rabais. Il a écarté quatre joueurs du to -ten – Tomas Berdych, Kei Nishikori, Stan Wawrinka et Rafal Nadal – pour devenir la deuxième tête de série no 17 à enlever un titre du simple messieurs dans un tournoi du Grand Chelem après… Pete Sampras à l’US Open 2002.

Plus rien à prouver

L’Américain avait décidé de mettre un terme à sa carrière après sa victoire sur Andre Agassi en finale de cet US Open 2002. On le sait, Roger Federer n’épousera pas la même démarche. A 35 ans et demi alors qu’il n’a désormais plus rien à prouver, le Bâlois ne tirera pas sa révérence. L’amour à la folie qu’il nourrit envers son sport et ce style si délié qui lui permet de défier le poids des ans le persuadent que de belles années peuvent encore s’offrir à lui.

Cette finale face à Rafael Nadal – «le match le plus important de l’histoire» selon Andy Roddick -, Roger Federer est allée la chercher avec son talent incomparable, mais aussi avec ce coeur vaillant qui l’a aidé à renverser bien des montagnes à Melbourne. Rafael Nadal était considéré comme le grand favori de cette partie pour deux raisons: le souvenir des trois premiers matches qu’il avait remportés devant Roger Federer sur cette même Rod Laver Arena et cette force physique, animale plutôt pour ses admirateurs, qui fait de lui un véritable roc.

La course en tête

Roger Federer a toujours fait la course en tête pour mener une manche à rien, puis deux manches à une. Aux premier et troisième sets, il obtenait ses breaks grâce à des coups venus d’ailleurs. On pense à ce point de folie gagné à 3-3 15-30 dans la première manche. A 1-0 30-30 au troisième set, la magie sortait une fois de plus de sa raquette pour faire plier un Rafael Nadal qui a dû se demander comment le Bâlois pouvait, contre lui, être si fort côté revers… Mais à chaque fois, le Majorquin est revenu. Comme s’il savait que cette finale était bien celle de la dernière chance pour être considéré un jour comme le «best ever».

Comme trois jours plus tôt face à Stan Wawrinka, Roger Federer demandait un temps mort à la fin du quatrième set pour regagner les vestiaires. De retour sur le court, il cédait d’entrée de jeu son engagement dans la cinquième manche. Son immense mérite fut de ne rien lâcher. A 1-0, il obtenait trois balles de break sans pouvoir conclure. Une quatrième à 2-1. Puis une cinquième à 3-2 avant de réussir à son tour le break sur la sixième alors que Rafael Nadal avait eu la malchance de trouver la bande sur une balle de 4-2 en sa faveur.

Complètement fou!

Cette finale devenait complètement folle. Dans les cordes, Rafael Nadal devait perdre dix points de rang pour être mené 4-3 0-40. Il revenait à deuce avant toutefois de céder pour la sixième et dernière fois du match son service. A 5-3, Roger Federer pouvait conclure sur sa deuxième balle de match, une balle validée par l’«oeil du faucon» dans un jeu bien crispant au cours duquel il fut mené 15-40… Cette finale était bien interdite aux cardiaques.

(ats)