Tambacounda: plus de 6’000 enfants scolarisés sont sans pièce d’état civil

 

 

Dans le souci de soutenir les cadres scolaires pour une prise en charge des filles dans des écoles où 33% de cette couche vulnérable sont mariées avant l’âge de 18 ans, un panel organisé à Tambacounda par Enda JA a réuni enseignants, élèves, parents d’élève et clubs de jeunes filles. Les participants ont échangé sur plusieurs thématiques comme les problèmes des élèves à l’école. Il est ressorti que plus de 6000 enfants scolarisés et recensés sont sans aucune pièce d’état civil. Parmi eux, des élèves de classes de CM2.

La situation des enfants scolarisés sans état civil reste préoccupante dans le département de Tambacounda où un recensement a fait ressortir que plus de 6000 enfants des établissements scolaires sont sans cette pièce précieuse. L’alarme a été sonné par Enda Jeunesse Action dans un panel qui a été une tribune pour inviter les communautés à une prise ne charge correcte des droits des enfants plus particulièrement des filles. Car dans la seule commune de Tambacounda plus de 800 élèves sont sans pièce d’état civil, malgré les efforts la tenue d’audiences foraines. Heureusement que la mesure prise par le Chef de l’Etat de rendre gratuite ces audiences pour que ces enfants soient enfin visibles.

Animant la thématique qui consiste à trouver des solutions aux problèmes rencontrés par les filles dans les écoles, Madame Diarra Françoise Diouf responsable du bureau genre de l’IA de Tambacounda, de souligner qu’il s’agit d’assumer une responsabilité, d’aider une personne vulnérable. « Ici il faut y mettre les aspects médicaux sociaux, juridiques, communautaires. Ce qui pourra faciliter l’implication de ces communautés à instaurer des comités de veiller et d’alerte », dira-t-elle. Les panélistes on constaté une sorte de démission des parents dans l’éducation des filles. De sorte que certaines d’entre elles sont éduquées dans la rue ou par les médias (télévision, internet etc). « Conséquences nous assistons à des crises de valeurs avec en toile de fond des mœurs légères », souligne madame Diarra.

Et après avoir reprécisé le concept de genre, madame Tandia, Coumba Tandia responsable de la Division Partenariat, communication et genre de l’IEF de Tambacounda de revenir largement sur les mariages précoces, les violences basées sur le genre en milieu scolaire, les travaux domestiques des filles, l’éloignement des certaines établissements par rapport au lieu d’habitation, le manque de certaines infrastructures de base, comme les points d’eau, les sanitaires séparés etc. également, la question des grossesses précoces a été débattus.

Pour Mouhamadou Samba Diaw responsable de la division planification, suivi évaluation et statistique à l’IEF de Tambacounda, la contribution a porté sur un constat sur la performance des élèves, dans les trois communes de Tambacounda, de Sinthiou Malème et de Koussanar. Ainsi les résultats au CFEE ont été présentés et il se trouve que ces derniers ne sont pas fameux en ce qui concerne les filles. A ce niveau la barre ne dépasse pas les 27%.

Un tableau statistique a montré que les filles scolarisées sont plus nombreuses que les garçons dans les communes de Tambacounda et de Koussanar. Seule la commune de Sinthiou Maléme a eu le nombre de garçons supérieur à celui des filles. Egalement dans ces communes Sinthiou Maléme et de Koussanar, il est noté peu d’écoles pour beaucoup de villages. Le planificateur en veut pour preuve à Koussanar où il dénombré 23 écoles pour 94 villages, Sinthiou Maléme 28 écoles pour 68 villages. C’est dire que beaucoup de gros villages sont sans écoles. Il a alors été demandé au projet de porter le plaidoyer auprès des autorités scolaires pour que ces localités puissent bénéficier d’infrastructures scolaires afin d’enrôler tous les enfants en âge d’aller à l’école.

Ansoumana SADIO/www.Tambacounda.Info/