Tambacounda : équipement en lampes et frigos solaires, “Energy 4 impact” contribue à l’amélioration de la vie des populations rurales.

 

 

L’Ong « Energy 4 impact » qui travaille pour l’accès à l’énergie est en train de contribuer à l’amélioration de la vie des populations rurales de région de Tambacounda. En effet, dans les localités où intervient le projet, des lampes et frigos solaires modernes sont misent à disposition des bénéficiaires.

Selon M. Thiédel Diallo, maire de Goudiry, « Energy 4 » a contribué positivement à l’amélioration de la vie des populations dans toutes les 15 communes, se félicite t-il.

Grâce à ce projet, les populations des zones rurales ne s’éclairent plus avec de bougies, de lampes à pétrole ou autres bouses de vaches, souvent très nocives à leur santé, du fait des fumées qu’elles dégagent. Le projet leur a apporté des lampes solaires, durables et accessibles à toutes les bourses.

A Sinthiou Mamadou Boubou, localité située dans le département de Goudiry, les femmes ont apprécié l’accompagnement du projet. Abasatou Nguette, présidente du groupement « Dental Rewbe » et porte-parole des femmes n’est pas allée par 4 chemins pour dire toute l’importance du projet. « Depuis la création du village, nous n’avons jamais eu de l’électricité. Aujourd’hui, grâce au projet, nous avons des lampes solaires qui éclairent bien nos foyers, pas trop chères et très durables. Chaque famille s’en est procuré et ne le regrette pas. Avec les lampes, on cuisine le soir sans grosses difficultés et mieux, elles permettent à nos enfants de pouvoir étudier le soir. C’est vraiment une avancée. » Cependant, elle dit en demander encore car, le stock dont elle disposait est épuisé. Les populations ont vu son intérêt et en demandent encore.

Oumy Ngom du Gie « Ceesiri » de Tambacounda soutiendra les mêmes propos. Active dans la transformation des produits céréaliers avec son groupement d’une trentaine de membres, elle martèle que son Gie qui s’est procuré les foyers améliorés, ne l’a pas regretté. « Aujourd’hui, grâce à ces fourneaux modernes, nous préparons le double de ce que nous préparions avec les fourneaux traditionnels et cela, avec une consommation moindre en charbon ou en bois. Avec ces fourneaux, on peut même être bien habillé pour préparer car, la fumée qui est nocive pour la santé ne se voit plus et le temps de cuisson est devenu moins long avec moins d’énergie dépensée. »

Les lampes, une alternative aux coupures récurrentes de courant.

Les lampes ne sont pas seulement utiles en milieu rural. Dans la ville, les femmes du groupement « Ceesiri » qui s’en ont procuré disent ne pas le regretter. « Aujourd’hui, même s’il y a coupure de courant, notre travail continue grâce aux lampes solaires. Elles ont une bonne lumière et n’exigent aucune dépense car, l’énergie qu’elles utilisent émanent du soleil et notre région en a à suffisance. Les lampes nous permettent de travailler à temps plein car, même s’il y a coupure, les femmes continuent leur travail avec les lampes qui sont toute de suite allumées. Auparavant, il nous arrivait de rester des heures à attendre le retour incertain de l’électricité, pour redémarrer nos activités pendant la nuit. Mais maintenant, c’est de l’histoire ancienne avec l’avènement des lampes solaires », se réjouit la présidente de « Ceesiri ».

Les lampes facilitent les accouchements nocturnes.

D’autres avantages des lampes sont définis par l’infirmier chef de poste de Thiara. « Dans cette localité perdue dans la forêt, il nous arrivait d’accoucher les femmes avec des bougies, des lampes tempêtes ou parfois même avec la lumière des téléphones portables. C’était vraiment difficile. Maintenant avec ces lampes solaires, c’est une véritable révolution. Nous travaillons maintenant les soirs sans difficulté et parvenons à bien accoucher les femmes », se réjouit Abdoulaye Issaga Sy, Icp de Thiara.

L’eau fraiche, le quotidien des populations de Thiara.

Par le passé, trouver de l’eau fraiche ou avoir une boule de glace était un vrai parcours du combattant dans ce patelin. Car, il fallait faire 9 km pour arriver à Bala (chef-lieu de la commune) pour pouvoir acheter une boule de glace ou boire de l’eau fraiche. Aujourd’hui, grâce aux frigos solaires, les populations de Thiara boivent de l’eau fraiche à leur volonté et selon leurs possibilités. « Energy 4 impact » y a apporté un frigo qui fonctionne grâce à l’énergie solaire. Une véritable révolution dans le village soutient un vieux, ancien émigré de la France. « Il y a de cela quelques années encore, c’était inimaginable », lance-t-il, joyeux. Et, c’est ça le développement, l’émergence, renchérit ce sexagénaire.

«Nous avions beaucoup de problèmes avec nos tout-petits qui réclamaient des crèmes glacées et les populations de la glace pendant le ramadan. Aujourd’hui, chaque jour, ça se vend avec le frigo », explique Ourèye Sow, détentrice de l’appareil. Energy 4 impact l’a emmené dans le village et je me suis engagée pour le prendre. Grâce au frigo, je parviens à payer la dette de 52 mille francs et à avoir un bénéfice. C’est la meilleure activité génératrice de revenus que je n’ai jamais eue », martèle Ourèye qui dit seulement en appeler à la réaction urgente des membres du projet pour que le nombre de frigos soit augmenté dans le village. Aujourd’hui, c’est toutes les femmes qui en demandent, souligne-t-elle.

Une autonomisation des femmes.

Il s’agit ici d’un programme qui vise à autonomiser les femmes par le biais des énergies renouvelables, explique d’entrée le directeur du projet. « Le projet encadre ici les femmes entrepreneuses dans la vente des produits énergétiques comme les lampes et frigos solaires mais aussi les foyers améliorés. Nous les encadrons dans l’usage productif de l’énergie ». Il s’agit là, poursuit Louis Seck, ancien ministre des énergies renouvelables et directeur pays du Projet, de les accompagner à pouvoir utiliser l’énergie pour des activités productives, en vue d’augmenter leurs revenus et leurs productions. Mieux, renchérit Louis Seck, le projet contribue à travers ses accompagnements, dans la lutte contre la déforestation, et la promotion de la santé des femmes et de leurs enfants dans la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre. Sur le choix des femmes, l’ancien ministre de Wade pense qu’il est beaucoup plus facile de passer par les femmes pour tendre vers un développement durable. En plus, elles sont les plus vulnérables et méritent beaucoup plus soutien et accompagnement.

Réaction du préfet de Goudiry.

Ce projet s’inscrit en droite ligne dans les politiques énergétiques du gouvernement. Dans le département de Goudiry, seuls 5 villages sont électrifiés, c’est pourquoi, ce projet qui s’adresse aux populations les plus démunies et particulièrement les femmes est venu à son heure. Il leur permet de mieux s’insérer dans le tissu économique à travers les opportunités d’emplois qu’il leur offre. La protection et la préservation de la nature aussi en sortiront mieux renforcées car, les femmes auront beaucoup moins à recourir au charbon et au bois qui à travers leur fumée, leur causaient beaucoup de torts. « Energy 4 impact » vient promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire, c’est un bon projet qui entre en droite ligne avec les politiques de l’état, conclue le préfet Amadou Sakho.

Par Abdoulaye Fall / www.tambacounda.info /