Tambacounda : des jeunes enfants travailleurs formés à la fabrication de fours solaires

 

 

Des membres de l’Association enfants jeunes travailleurs (AEJT) de Tambacounda ont reçu samedi leur attestation sanctionnant une formation de dix jours en fabrication de fours solaires.

La formation a été élargie à des menuisiers, qui en trois jours, ont pu confectionner trois fours solaires, sous la direction d’un technicien français.

Elle s’est déroulée au siège d’Enda Jeunesse et action sis au quartier Gouye, avec l’appui de la chambre des métiers de Tambacounda et de l’ONG La Kora. L’ONG Monde solidaire a envoyé le formateur.

Au total, 11 personnes, dont trois menuisiers ont été formé par Yves Schoefs, professeur d’enseignement technologique à la retraite. M. Schoefs, a expliqué avoir été contacté par une amie pour la confection d’un four solaire.

L’amie en question avait dispensé une formation en cuisine au profit des enfants jeunes travailleurs, mais avait été confronté à un problème de cuisson.

Il a alors fabriqué puis mis en œuvre un prototype chez lui dans la Sartre, avec des résultats satisfaisants ‘’de 120 à 150 degrés’’. Sur la base de la notice de montage, il a aidé les jeunes de l’AEJT à monter des fours.

Sous la forme d’une caisse en bois rectangulaire tenant sur quatre pieds, le dispositif est surmonté de vitres. Il s’est dit ‘’très surpris’’ des résultats, tout comme de la ‘’dextérité’’ et de la ‘’pugnacité’’ des jeunes, bien que n’ayant pas un certain niveau en maths.

‘’Contrairement à ce qu’on peut penser, ce n’est pas la chaleur qui fait fonctionner le four, ce sont les rayons du soleil’’, par le truchement de l’effet de serre, a-t-il expliqué.

‘’Ces rayons traversent le double-vitrage et sont amplifiés par un miroir. Une fois qu’ils atteignent une partie noire, qui les absorbe, les rayons deviennent des infrarouges. Ne pouvant plus ressortir par le double-vitrage, les rayons sont prisonniers à l’intérieur du four et génèrent ainsi de la chaleur’’, a t-il ajouté.

Pour la vulgarisation du produit, M. Schoefs indique qu’ils envisagent de faire appel à des sponsors en France, mais aussi aux ‘’financements participatifs’’ qui peuvent être collectés à travers les forums sur Internet.

Certaines entreprises pourraient aussi être saisies pour faire un geste. Ce four ‘’se prête bien à la cuisine sénégalaise’’ qui prend du temps, a-t-il commenté, estimant que l’autre avantage tient au fait qu’il ‘’libère la femme de certaines corvées’’ liées à la recherche de bois mort.

Une vingtaine de recettes ont été testées avec le four, a-t-il dit. Quelques mets préparés avec cet appareil ont été dégustés lors de la remise des parchemins.

Relevant qu’il peut cuisiner ‘’90% des recettes’’, le technicien estime qu’il existe des pistes de recherche pour l’adapter à davantage de recettes locales.

Pour lui, le plus grand défi en ce moment reste la multiplication du prototype. Le coût d’un four solaire peut être évalué entre 60.000 et 90.000 francs CFA, selon le modèle, a noté Papa Moussa Niang, un des artisans formés.

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