Journée mondiale de la santé : Ansoumana Dione président de l’Assamm « le Sénégal ne dispose pas de politique de santé mentale »

 

« En vérité, le Sénégal ne soigne pas ses malades mentaux. Pourtant, toutes les conditions étaient déjà réunies pour faire soulager leurs multiples calvaires quotidiens et les populations sont donc obligées de recourir parfois aux services des tradipraticiens qui leur font perdre généralement assez de temps et de ressources financières », ces propos émanent de Ansoumana Dione, président de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm).

Cétait hier, lors d’un face-à-face avec la presse, coïncidant avec la Journée mondiale de la santé. Le thème choisi pour cette année par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est « Dépression : parlons-en ».

Pour le président de l’Assamm, Ansoumana Dione, « aujourd’hui, après dix-sept longues années de plaidoyer et de sensibilisation pour la prise en charge des personnes victimes de troubles mentaux et cérébraux, notre pays ne dispose pas encore de politique de santé mentale ».

« Conséquence de cette situation catastrophique, due à un manque de volonté politique de la part des nouvelles autorités étatiques à s’occuper de cet épineux problème national, accéder aux soins, aux médicaments ou alors, trouver un personnel soignant : psychiatre, psychologue, constituent un véritable problème sur toute l’étendue du territoire », ajouta-t-il.

Avant de s’empresser d’affirmer « d’ailleurs, depuis plusieurs mois maintenant, l’hôpital psychiatrique de Thiaroye manque de Largactil, Haldol, Piportil, pour ne citer que ces quelques produits essentiels au traitement de maladies mentales, causant ainsi d’énormes difficultés aux familles touchées ».

S’agissant du cas des malades mentaux errant à travers le pays, il soutient qu’ « ils sont plus de 2192 et préoccupent énormément l’ensemble du peuple sénégalais. Tout le monde est au courant de la confiscation et de la fermeture depuis 2013 à Kaolack, par les nouvelles autorités sanitaires, du siège de l’Association sénégalaise pour le suivi et l’assistance aux malades mentaux (Assamm) qui est la seule structure habilité à s’occuper, au vrai sens du terme, de cette frange particulièrement vulnérable de notre population ».

Et M. Dione de regretter que, « malheureusement, nous n’avons personne pour nous faire rétablir dans nos droits pour que ces individus ne jouissant pas de toutes leur facultés mentales, puissent enfin bénéficier de soins médicaux adéquats, leur permettant de reprendre leur place dans la société et de participer également au développement du pays ».

« Toutefois, nous ne désespérons pas de voir cette grosse injustice corrigée au sortir de la célébration de cette présente édition de la journée mondiale de la santé qui a réellement fait honneur à la santé mentale, à la lutte contre les troubles, à travers cette grave maladie qu’est la dépression. Alors, parlons –en, maintenant », fait remarquer le défenseur des malades mentaux.

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