Paludisme au Sénégal : Le tiers des décès provient des régions du Sud-Est

 

Le taux de mortalité liée au paludisme a beaucoup chuté au Sénégal. Il est de 3 %, selon les responsables du Programme national de lutte contre paludisme (Pnlp). Cependant, il reste élevé dans les régions du Sud-Est du pays où l’on note plus de cas de décès.

Le paludisme continue de reculer au Sénégal où le taux de mortalité est de 3 %. Ce dernier est encore plus faible au nord du pays. Les districts sanitaires des régions de Saint-Louis et Matam sont au vert puisqu’on y parle déjà de pré-élimination. En faisant une présentation sur les succès notés ces 10 dernières années dans la lutte contre le paludisme, Dr Alioune Badara Guèye, chef du Bureau prise en charge du Programme national de lutte contre paludisme (Pnlp) a constaté tout de même que la zone Sud-Est du pays est toujours dans le rouge. Il a révélé que 45 % des cas de paludisme proviennent des régions de Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou. « Le tiers des 3 % de décès notés au Sénégal vient aussi de ces régions », a-t-il informé.

Pour réduire ces décès, le coordonnateur du Pnlp, Dr Oumar Sarr, a assuré que des mesures de prévention sont prises dans ces régions. Il a soutenu qu’un dispositif a été déjà mis en place pour diagnostiquer et traiter précocement tous les cas de paludisme. « Notre objectif est que cette zone devient verte, et cela passe par la pré-élimination du paludisme », a expliqué M. Sarr.
Ces deux personnalités s’exprimaient au cours d’une conférence de presse tenue, hier, en prélude à la Journée mondiale contre le paludisme, prévue le 25 avril. Au Sénégal, la cérémonie officielle aura lieu dans la commune Kaolack.

Le coordonnateur du Pnlp a profité de la rencontre avec les journalistes pour annoncer que le traitement du paludisme grave est gratuit dans les régions de Kolda, Sédhiou, Ziguinchor, Kédougou, Tambacounda et Kaolack.

Interpelé sur le taux d’utilisation des 8 millions de moustiquaires imprégnées distribuées en 2016, il a affirmé que 90 % des bénéficiaires dorment sous moustiquaire. « Ils ont compris que les moustiquaires imprégnées les protègent contre cette maladie », s’est réjoui Dr Sarr qui rappelé que l’objectif du Sénégal est d’éliminer le paludisme d’ici à 2030.

« Mais, nous voulons déjà réussir le pari de pré-élimination en 2020 dans toutes les régions du pays », a avancé l’ancien médecin-chef de la région médiale de Dakar. C’est pour cette raison que le Pnlp envisage de reconduire, en 2019, la campagne de distribution de masse des moustiquaires imprégnées dans toutes les régions du Sénégal. L’Organisation mondiale de la santé a reconduit le thème de l’année dernière : « En finir pour de bon avec le paludisme ».

Eugène KALY/ lesoleil.sn /