Tambacounda : plus de 1600 cas de paludisme enregistrés au premier trimestre 2017

 

La région de Tambacounda a enregistré 1.617 cas de paludisme, sur lesquels 15 hospitalisés et zéro décès lié au paludisme, au premier trimestre 2017, a indiqué lundi, le médecin-chef de la région le docteur Habibou Ndiaye.

Sur les 1.617 cas de paludisme enregistrés dans la région au premier trimestre 2017, le district de Tambacounda compte le plus grand nombre, avec 655 cas. Il est suivi de Maka avec 347 cas, Kidira 318 cas, Dianké Makhan, 137, Goudiry 66, Koumpentoum et Bakel, 48 chacun, a indiqué le responsable sanitaire dans un entretien accordé à l’APS à la veille de la journée mondiale du paludisme.

“Le problème, c’est souvent au troisième trimestre à partir de juillet”, a-t-il relevé, notant que cette période coïncide avec l’hivernage où il y a le plus grand nombre de cas.

L’année dernière (2016), la région avait totalisé 62.840 cas, pour 26 décès, avec le district de Tamba également en tête avec 19.599 cas, suivi de Dianké Makhan, avec 9.639 cas, Goudiry (9.176), Koumpentoum (5.113) et Bakel (2318).

Comparé à l’année d’avant (2015) où la région était à 101.420 cas, et 35 décès, une baisse a été notée aussi bien en termes de nombre de cas que de décès liés au paludisme.

Soit une réduction de près de 40.000 cas et de 9 décès. Hormis le district de Bakel, celui de Koumpentoum a eu le moins de cas de palu en 2016, a relevé le médecin-chef, estimant que “c’est peut-être lié à l’aspersion intra-domiciliaire”, qui y est pratiquée à l’image de trois autres districts du pays.

Elle consiste à traiter à l’insecticide les habitations. Pour ces résultats et le “dynamisme de ses acteurs”, le district de Koumpentoum a été choisi cette année pour abriter la célébration au niveau régional, de la journée de lutte contre le paludisme, a expliqué le médecin-chef.

Le docteur Ndiaye a souligné que malgré cette tendance baissière, Tambacounda reste une “région à haute transmission (du paludisme) par rapport aux autres régions du Nord”.

La prise en charge à domicile (PECADOM) initiée depuis 2006-2007 dans la région, a entre autres facteurs, eu son impact. Par ce moyen, des personnes lettrées ont été choisies dans les communautés pour être formées au diagnostic et au traitement du paludisme.

Au nombre de 768, ces assistants communautaires appelés dispensateurs de soins à domicile (DSDOM), ont notifié 10.668 cas confirmés de paludisme qu’ils ont traités.

Concernant les stratégies mises en place pour lutter contre la maladie, la principale reste l’utilisation de la moustiquaire imprégnée.

A ce propos, “466.000 moustiquaires ont été distribuées l’année dernière dans la région”, a-t-il dit, notant que chaque ménage a eu “au moins cinq moustiquaires”. “On n’a plus de problème de disponibilité de moustiquaires ; si on s’y met on peut arriver à la pré-élimination”, estime le docteur Ndiaye.

Il a ajouté que “le défi, c’est d’amener les populations à dormir sous moustiquaire, toute la famille, toute la nuit et toute l’année”.

Ce qui, à ce jour “n’est pas encore acquis dans les régions du sud-est”, a déploré le responsable sanitaire.

Les campagnes de Chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) menées par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) dans les régions du sud-est pendant les périodes de pic de paludisme, et ciblant la tranche d’âge de trois mois à 10 ans, sont venues renforcer les actions sur le terrain.

Outre le “recours tardif” des populations aux structures de santé en cas de fièvre, la non-utilisation des moustiquaires, fait partie des faiblesses dans la lutte contre le paludisme qui doit aussi intégrer l’assainissement du cadre de vies, a indiqué le responsable.

Pour le médecin-chef de la région de Tambacounda, “c’est un problème de comportement” qui se pose en ce moment dans la lutte contre le paludisme.

Ce que les autorités médicales essayent de corriger par la communication à travers les radios, avec les “bajenu gox” et les relais.

“L’Etat a donné près de huit millions de moustiquaires l’année dernière dans le pays, avec l’aide des partenaires”, a-t-il relevé, non sans souligner que “ce sont des milliards (de francs CFA) qui doivent avoir un impact, surtout pour les régions du sud-est et du sud”.

Pour lui, “éliminer le paludisme en 2030 n’est ni une vue de l’esprit ni une chimère, c’est possible”. “Tambacounda, a-t-il poursuivi, peut être à l’image des régions de Matam et Louga où il y a des villages qui n’ont plus de cas de paludisme”.

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