Sierra Leone: le diamant sera vendu en Belgique

 

Le gouvernement sierra-léonais a annoncé son intention de vendre en Belgique un diamant brut de 706 carats découvert en mars, jugeant insuffisantes les enchères jeudi à Freetown. La meilleure offre avait atteint 7,77 millions de dollars.

Offre insuffisante

Ces enchères, les premières à se tenir dans le pays pour un diamant de cette taille, selon les autorités, avaient déjà été reportées le 5 avril en raison de la faiblesse des offres reçues. Elle se tenaient à la Banque centrale à Freetown, où la pierre a été placée peu après sa découverte en mars dans la province diamantifère de Kono, dans l’est du pays.

L’offre de 7,7 millions de dollars (environ 7,68 millions de francs) a été faite par un citoyen britannique, Ziad al-Ahmadi, responsable d’une société spécialisée installée à Anvers, un des plus importants centres au monde pour le commerce des diamants bruts et taillés.

Mais aucune enchère n’ayant atteint l’estimation minimale fixée par le gouvernement – dont le montant n’a pas été communiqué – celui-ci a décidé de le commercialiser à Anvers, dans l’espoir d’obtenir un prix supérieur.

Cinquante millions visés

«Nous allons vendre le diamant en Belgique, à Anvers, pour obtenir le meilleur prix, dans les prochaines semaines», a déclaré aux journalistes le directeur général de l’Agence nationale des Mines (NMA), Sahr Wonday.

Ce diamant, découvert par les employés de l’entreprise de prospection minière appartenant à un pasteur évangélique, Emmanuel Momoh, serait entre le 10e et le 15e plus gros jamais trouvé dans le monde, selon des experts, et le plus important depuis près d’un demi-siècle en Sierra Leone.

Présent aux enchères avec sa femme et plusieurs de ses employés, M. Momoh s’est dit très déçu par le montant des offres. «Je veux que mon diamant soit vendu à l’étranger afin d’en tirer le meilleur prix, pour que le plus grand nombre possible de personnes en bénéficient», a-t-il déclaré à l’AFP, indiquant en espérer «pas moins de 50 millions de dollars».

Le plus offrant, M. Ahmadi, a pour sa part affirmé à la presse douter que le prix puisse dépasser de beaucoup les 7 millions de dollars, en raison de sa couleur.

Régime international de certification

Le trafic de diamants, notamment à destination du Liberia voisin, a laissé des souvenirs douloureux en Sierra Leone où il a alimenté l’effroyable guerre civile qui a sévi dans le pays de 1991 à 2002.

La controverse autour des «diamants du sang», ces pierres précieuses ayant servi à financer des conflits en Afrique, comme en Angola ou en Sierra Leone, a abouti au régime international de certification dit «de Kimberley». Entré en vigueur en 2003, il fixe les conditions d’exportation des diamants pour ses 75 Etats membres.

(nxp/ats)