Lutte contre la criminalité faunique : Le combat inlassable des agents à Niokolo Koba

 

Les brigades de lutte contre le braconnage continuent de faire le ménage afin de contrecarrer l’action des malfaiteurs et autres fossoyeurs de l’aire protégée qu’est le Parc national du Niokolo Koba (Pnnk). Des opérations qui rentrent dans le cadre de la mise en œuvre des directives de la Direction des parcs nationaux et des recommandations de l’Unesco pour éviter le retrait du site de la liste des biens du patrimoine mondial en péril à l’horizon 2018 . A présent, l’état général de la moyenne et grande faune diurne terrestre est excellent.

Depuis quelques années, une option sérieuse est prise pour lutter contre le braconnage. Mais le casse-tête reste le trafic des espèces végétales surtout les bois d’œuvre comme le venne, le «dimb» et le rônier. Il y a aussi les intrusions délinquantes des orpailleurs le long de la Gambie. Mady Ndiaye, le président régional des Amis de la nature, guide touristique et gérant de campement à l’intérieur du Parc national du Niokolo Koba, atteste que la lutte est très active sur le terrain. « Ces deux dernières années, des changement notoires sont constatés. Beaucoup d’animaux ont fait leur retour surtout au cœur du parc, au niveau de Simenti. Et ce, au grand bonheur des usagers », a-t-il dit. Pour M. Ndiaye, sur les 10 touristes qui sont passés par cette réserve, les 8 ont pu observer et ou vu de près des troupeaux de lions parfois par groupe de 6 à 8, voire 10. « Imaginez les commentaires le soir au dîner. Cela met en exergue les résultats probants de la lutte contre le braconnage dans le Niokolo Koba ou plusieurs postes de gardes sont ouverts », a-t-il commenté.

Selon le commandant Mallé Guèye, conservateur du Pnnk, l’État du Sénégal fait d’importants efforts pour mettre en place une logistique adéquate, recruter des agents afin de renforcer la surveillance et redorer le blason de ce patrimoine en péril depuis 2007. Parmi les recommandations qui sont merveilleusement appliquées, le conservateur a cité le renforcement du dispositif de surveillance et de lutte contre le braconnage. « Actuellement, le dispositif de lutte anti-braconnage a été renforcé par trois brigades zonales. Celles-ci appuient les brigades de lutte anti-braconnage dénommées lycaon et porc-épic dans ce dispositif de surveillance du parc qui fait 913.000 ha. Depuis le démarrage de cette nouvelle traque, près de 253 personnes ont été appréhendées », a informé le conservateur, notant que les opérations se poursuivent sur le terrain. Sur ce, il a lancé un appel aux populations pour plus de collaboration avec les agents des parcs nationaux afin de conserver la biodiversité animale et végétale du Pnnk et de ses environs.

210 km de pistes réhabilités
Chaque année, pour consolider la mobilité dans la plus grande réserve faunique de l’Afrique de l’Ouest qu’est le Parc national du Niokolo Koba, d’importants travaux de réhabilitation des pistes sont menés grâce, entre autres, au Budget consolidé d’investissement (Bci). Pour le conservateur, le commandant Mallé Guèye, cela permet d’être plus efficace dans les interventions au moment ou la lutte contre le braconnage des espèces animales et végétales ont pris un tournant décisif.

Les zones où il y a beaucoup de pistes d’infiltration comme celle de Oubadji et Dalaba, au sud Est du Pnnk, très fréquenté par les braconniers, nécessitent une surveillance accrue et une présence permanente d’agents. « Il est constaté un excellent état général de la moyenne et grande faune diurne terrestre, de l’eau presque pérenne dans les mares, le retour des couples et familles comme les bubales, des buffles avec leurs petits ainsi que les naissances des grands troupeaux d’hippotragus ou Koba, Élan derby et des traces d’une famille d’éléphants avec leurs petits traversant la forêt de bout en bout », a poursuivi le commandant Guèye. Une nouvelle situation de référence sur laquelle pourra s’appuyer un programme de suivi régulier et pertinent, en vue d’assurer une bonne remontée biologique animale à même de motiver le retrait du parc de la liste des sites du patrimoine mondial en péril et rehausser son attraction touristique.

Par Pape Demba SIDIBE