Protection des droits des enfants : Tambacounda s’engage dans l’éducation inclusive

 

Tambacounda est une collectivité amie des enfants, c’est pourquoi cette année son budget sensible au genre prend en compte cette frange de la population juvénile dans les domaines de l’éducation, de la santé et des loisirs. La commune fait de l’éducation inclusive des filles un combat de tous les jours et compte ainsi mener un plaidoyer avec ses partenaires auprès des décideurs au niveau local pour le renforcement des mesures de prévention et de protection des droits et l’égalité des chances entre les enfants.

A Tambacounda les filles continuent d’abandonner les études à cause de plusieurs facteurs sociaux comme le mariage précoce, la violence sous toutes ses formes, la pauvreté, etc., malgré les efforts des autorités académiques et des mouvements pour la scolarisation des filles. Pour porter l’estocade, c’est une union sacrée qui a été scellée autour de la sensibilisation et de la reconversion des mentalités. Pour Bounama Kanté, l’adjoint au maire de Tambacounda, sa commune s’est affichée collectivité locale amie des enfants et prend en compte l’éducation inclusive pour une meilleure intégration des filles. Pour Haby Dieng, présidente du Conseil consultatif des jeunes, l’éducation inclusive profite à tous et reste la problématique du maintien des filles à l’école. Elle doit permettre, selon cette dernière, la prévention des violences, des maltraitances, entre autres discriminations positives sur lesquelles il faudra s’appuyer. Cette année, elle se félicite de la commémoration de la journée de l’enfant africain, du fait qu’en dehors du thème (L’agenda 2030 pour un développement durable en faveur des enfants en Afrique), l’accent est mis sur l’accélération de la protection, l’autonomisation et l’égalité des chances. A travers ce thème, la coordination de la Conafe a retenu le sous-thème : « L’éducation inclusive pour une meilleure intégration des filles à l’école ». Elle compte ainsi mener un plaidoyer auprès des décideurs au niveau local pour le renforcement des mesures de prévention et de protection des droits et l’égalité des chances entre les enfants pour l’atteinte des Odd, notamment de l’Odd 4 : « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie » ; mobiliser les leaders religieux et les porteurs de voix (chef religieux, communicateurs traditionnels, leaders d’opinion…) sur le maintien des filles à l’école à travers l’éducation inclusive.

Une situation encore préoccupante

Cette éducation inclusive, précise Bangaly Diallo, secrétaire de la Conafe, vise à fournir une éducation de qualité à tous les apprenants. Afin de parvenir à une école inclusive, il faut que la communauté entière, des décideurs aux utilisateurs finaux (les élèves et les familles), la soutienne. Selon Mamadou Sané, coordonnateur régional de la Conafe, la prise en charge incombe tout d’abord à l’Etat du Sénégal qui a ratifié les chartes et les conventions. Du coup, il a l’obligation de la réalisation effective des droits de l’enfant. Certes, aujourd’hui il y a la stratégie nationale de protection de l’enfant, mais des problèmes existent tout de même. Ceci étant, ajoute M. Sané, les organisations de la société civile, la communauté dans son ensemble, a sa partition à jouer pour le respect scrupuleux des droits dévolus à ces enfants. En ce qui concerne le sous-thème de l’éducation inclusive des filles, le coordonnateur de la Conafe reconnaît les efforts fournis par des organisations de protection des enfants, les autorités scolaires, la Scofi, les organisations de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Néanmoins, soutient-il, la situation reste préoccupante malgré tous les moyens déployés. A ce jour, les filles continuent à abandonner les études à cause de plusieurs facteurs sociaux comme le mariage précoce, la violence sous toutes ses formes, la pauvreté, etc., le combat du maintien des filles à l’école à partir du moyen-secondaire est toujours d’actualité. D’ailleurs, c’est pour cela que l’Aproden se déploie afin de renverser la tendance dans le cadre de la protection mais aussi de la qualité des enseignements-apprentissages. Pour des enfants en conflit avec la loi et ceux dans des zones de conflit comme en Casamance, Mamadou Sané précise que des efforts sont en train d’être faits pour qu’une fois ces enfants libres ou en période d’accalmie, leur insertion sociale soit facilitée.

Pape Demba Sidibé/