Tambacounda : 50 chevaux identifiés à la puce électronique

 

Plus de 150 chevaux ont été identifiés, mercredi, dont 50 à la puce électronique, à l’issue d’une formation de deux jours en identification de chevaux par puce électronique, au profit des 29 agents du service régional de l’élevage de la région de Tambacounda, a constaté l’APS.

Cette deuxième journée de la session de formation était dédiée à la partie pratique, après celle théorique qui s’est déroulée la veille dans les locaux du service régional de l’élevage, a expliqué le Docteur Alphonse Sène de la Direction du développement des équidés, du ministère de l’Elevage et des Productions animales.

Cette formation est dispensée par une mission du ministère qui a fait le tour de toutes les régions du pays sauf Kolda, Kédougou et Ziguinchor, dans le cadre d’un programme de formation et d’échanges avec les agents de terrain, a noté le Docteur Sène, annonçant qu’elle sera à Sédhiou, la semaine prochaine.

Qualifié de “révolutionnaire”, ce programme consiste à donner un carnet d’identification à chaque cheval et à lui injecter une puce électronique à l’encolure, a-t-il indiqué.

Les services de sécurité et les services régionaux d’élevage seront prochainement équipés de lecteurs de ces puces, si les moyens du programme sont renforcés, a-t-il noté, relevant que sans la généralisation de ces appareils, ces puces ne peuvent empêcher le vol des animaux qui les portent.

La puce qui porte 15 chiffres, dont le code pays, le code du fabricant de la puce et l’espèce, suivi de huit chiffres, permet de donner à l’animal un profil “unique au monde”, poursuit-il, soulignant que “la technologie a permis de révolutionner l’identification”.

“Avec la promesse du président de la République d’augmenter les moyens d’identification, nous allons augmenter le +puçage+ électronique pour lutter contre le vol de bétail, principale préoccupation des éleveurs”, s’est réjoui l’officiel.

Sur une population d’”environ un million d’équidés”, dont 549.000 chevaux et 449.000 ânes, “environ 27.000 ont été identifiés à la puce” depuis le démarrage du programme en 2010. Environ 150.000 ont été identifiés par document depuis 1994, a-t-il dit.

La région pourrait prochainement bénéficier d’un programme d’identification annuel qui serait payant (1500 francs).

Le service régional de l’élevage a saisi l’occasion, pour coupler cette opération d’identification avec la vaccination contre la peste équine. Elle est exceptionnellement rendue gratuite pour les chevaux qui se sont présentés et qui n’ont pas été vaccinés durant la campagne qui avait démarré depuis février.

Les agents du ministère ont aussi mis à profit cette formation, pour sensibiliser les propriétaires de chevaux au respect de l’arrêté interministériel signé récemment par les trois ministères de l’Intérieur, des Transports terrestres et de l’Elevage, visant à réglementer les transports hippomobiles.

En perspective de l’entrée en vigueur incessamment de cet arrêté, le service de l’élevage poursuivra l’identification par les carnets et les propriétaires de chevaux pourront s’approcher du service vétérinaire le plus proche.

La population équine de la région de Tambacounda est estimée selon le Dr Rosalie Seck Gbéty, chef du service régional de l’élevage à 62.970 chevaux. Quelque 18.465 chevaux ont été vaccinés en 2016, dont 4670 dans le département de Koumpentoum, qui, avec Tamba et une partie de Goudiry concentre l’essetiel de cette population.

La population équine de la région orientale est surtout concentrée dans les départements de Tambacounda, Koumpentoum et Goudiry, là où Bakel compte surtout des populations asines. L’identification à la puce est une première à Tambacounda, où les services de l’élevage se limitaient jusque-là à l’identification par document (livret), a-t-elle dit.

Pour le Docteur Alphonse Sène, l’identification à la puce est une solution fiable contre le vol de bétail, et qui pourrait venir en appoint au durcissement de la loi contre le vol d’animaux. Après avoir démarré avec les équidés, le ministère de l’Elevage réfléchit à une généralisation de l’identification par le puçage à d’autres espèces comme les bovins, a-t-il dit.

Il a relevé que ce système d’identification a fait ses preuves dans des pays comme la France et le Maroc, où “personne ne songe plus à voler un cheval”.

ADI/ASB/APS /