Intercommunalité, developpement durable, changement climatique : Une charte des valeurs pour Kothiary, Koar, Goumbayel et Bala.

La mise en place d’actions dans le cadre de l’intercommunalité pour le développement durable et les changements climatiques a permis de présenter et d’adopter une charte des valeurs pour Kothiary, Koar, Goumbayel et Bala (KKGB).

En bonne place, l’indépendance énergétique, éducationnelle et sanitaire des terroirs a été retenue avec la  construction d’une économie en circuits courts, créatrice d’emplois. La concrétisation d’un plan de sauvegarde des écosystèmes et de l’eau potable à travers une réforme complète des d’exploitations forestières et de bonnes pratiques agricoles ont aussi été retenues comme option fondamentale.

« Nous avons perdu près de 70% de nos précieuses ressources forestières du fait des comportements inciviques de certains de nos concitoyens, de l’exploitation anarchique de nos ressources forestières et fauniques par certains exploitants forestiers étrangers à la zone et ceci malgré les efforts réels mais pas encore suffisamment efficaces des services de l’Etat, des programmes et projets de gestion de l’environnement dans la région de Tambacounda », souligne Baganda Sakho, président de l’association KKGB Dr Louis Janelle, qui est en train de s’organiser pour rendre effectif leur intercommunalité.

Pour M. Sakho qui est le maire de Kothiary, « l’échec d’une bonne partie des projets et programmes de reboisement dans notre région est dû à des approches classiques sans suivi, folklorisées et tantôt politiciennes sans grand résultat, mais aussi aux feux de brousse récurrents et dévastateurs provoqués par certaines populations locales, exploitants forestiers, transhumants et autres ennemis de l’environnement détruisant nos ressources forestières ». Pour ce dernier, le non-renouvellement des ressources environnementales des localités est provoqué par les mauvais comportements collectifs précarisant les plans d’aménagement et d’exploitation forestière. « Les parcours de bétail », ajoute-t-il, « ne sont pas toujours actualisés par les communes et respectés par les éleveurs ».
L’Etat, les collectivités locales et les Eaux et forêts devraient améliorer les politiques de suivi et d’exploitation des permis de chasse dans nos terroirs pour un bon renouvellement du potentiel faunique, suggère-t-il.

Reprendre les actes écocitoyens

C’est pourquoi Baganda Sakho avoue que les communautés vivent dans un environnement agro-sylvo-pastorale qui s’appauvrit d’une manière accélérée. Et ce dernier de recommander qu’il faut, pour chacun d’eux, reprendre fortement et sérieusement les actes éco-citoyens majeurs qui consistent à planter des arbres, à les protéger, à les entretenir régulièrement et à renforcer le portefeuille de carbone. Il est aussi nécessaire qu’ils en viennent à pratiquer l’agriculture biologique et l’agroforesterie dans les champs, les périmètres maraîchers, tout en assurant la promotion et la défense des terres. Le respect des parcours de bétail et la contribution à la sécurité et à la surveillance des troupeaux à travers une bonne gestion du nomadisme/transhumance dans les différents terroirs autour d’un pacte commun tout en appliquant les règles arrêtées de commun accord.

Comme recommandations, il a été retenu l’interdiction de couper les arbres sans autorisation, d’occasionner des feux de brousse et de faire le brûlis sur les champs sans coordination avec les autorités locales.

Pour M. Sakho, les villages résidents dans les zones où se déclenchent les feux de brousse sont tenus responsables et sont chargés de la vigilance préventive et d’identifier et de dénoncer les malfaiteurs. Il est aussi à noter l’interdiction d’exploitation des fruits de cueillette (bouye, maad…) en dehors des périodes autorisées publiquement par les communes/commissions de gestion de l’environnement/eaux et forêts.

Pape Demba Sidibé / www.tambacounda.info /