Tambacounda : quatre communes comptent reboiser 20’000 plants avant fin août

 

Les communes de Koar, Kothiary, Goumbayel et Bala regroupées au sein d’une intercommunalité dénommée KKGB, ont procédé jeudi au lancement officiel de leur projet de reboisement et de sensibilisation contre les changements climatiques, une cérémonie présidée par Awa Diop Ndiaye, une adjointe du gouverneur de Tambacounda (est).

D’une durée d’un an, le projet (PRSC 1) qui prend fin en septembre prochain, devrait permettre de reboiser d’ici le 20 août 20.000 arbres, a indiqué son coordonnateur Benjamin Faye. Le projet, qui a démarré avec du retard, prend en compte les arbres fruitiers, d’ombrage, de haie-vive et de brise-vent, en plus des espèces classiques.

Selon Baganda Sakho, maire de Koar, 4.000 gabions ont déjà été commandés pour protéger les arbres qui seront reboisés. Il estime que le reboisement, pour être efficace, doit s’accompagner d’une prise de conscience des populations.

L’une des innovations du PRSC1 est l’introduction massive du baobab et du moringa à travers l’entreprenariat des banques alimentaires. Avec le greffage, des milliers de plants de baobab peuvent être plantés, pour donner des fruits au bout de trois ans, a dit Benjamin Faye.

Appuyé par l’Etat du Sénégal, le ministère français des Affaires étrangères, la communauté de communes de Montrevel-en-Bresse (France), le projet est porté par le KKGB, du nom des initiales des quatre collectivités membres.

Il vise à développer une forte communication et des actions suivies de résilience contre le changement climatique par le reboisement et la revalorisation des systèmes culturaux de ces quatre collectivités locales de la zone du Boundou.

Les populations bénéficiaires, et les leaders de divers ordres de cette zone de production de charbon, seront ainsi sensibilisés sur les enjeux de la gestion et de la protection environnementale dans les chefs-lieux communaux de ces collectivités locales, notamment par le biais de projections de films.

A travers ce qu’il convient d’appeler “reboisement innovant”, des arbres seront plantés dans des espaces communaux des quatre communes membres, annonce Benjamin Faye, ajoutant que cette action sera “communautaire et participative”..

Des prix seront décernés pour récompenser les meilleures pratiques de reboisement et d’activités agro-forestières, a ajouté le coordonnateur, selon qui, ce projet opte pour une responsabilisation des bénéficiaires par le parrainage des arbres plantés.

 Les parties prenantes ont adopté une charte des valeurs qui deviendra une convention de gestion environnementale, a poursuivi M. Faye.

Quatre pépinières décentralisées verront le jour dans les quatre communes, le tout avec l’encadrement technique du service des eaux et forêts.

“Planter, c’est bien, mais entretenir c’est mieux, sinon c’est du gâchis”, a relevé l’inspecteur régional des eaux et forêts de Tambacounda, Modou Faty Niasse.

Tout en déplorant les dégâts occasionnés par la coupe abusive de bois, la sécheresse, entraînant la disparition de certaines espèces et menaçant la vie de l’homme à terme, il a salué le ’respect des prescriptions techniques de l’aménagement” par les populations locales. D’où tout le profit qu’elles tirent de leur forêt.

De fait, l’aménagement des forêts permet une exploitation rotative de massifs forestiers divisés en parcelles, afin de permettre à la ressource de se reposer et de se régénérer avant la prochaine coupe, a-t-il fait valoir.

Après avoir souligné les efforts de l’Etat en matière de protection de l’environnement, à travers le service des eaux et forêts, l’implication des forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le trafic illicite de bois, l’adjointe au gouverneur Awa Diop Ndiaye a relevé que sans l’accompagnement des populations ces actions étaient vouées à l’échec.

Les autorités administratives et locales, l’adjointe au gouverneur à leur tête, ont planté chacun un arbre dans un jardin clôturé par le PUDC, à côté d’un forage en construction par ledit programme.

Mme Ndiaye a loué cette initiative du KKGB, estimant que le président de la République Macky Sall, “ne s’est pas trompé en accordant une place primordiale” aux collectivités locales dans la gestion de l’environnement.

En plus d’un sketch sur la protection de l’environnement, les participants ont eu droit à une démonstration de l’utilisation d’un drone.

Son conducteur Bassirou Ndiaye a expliqué aux villageois les multiples utilisations possibles de cet appareil, qui peut aider, par exemple, à détecter un feu de brousse, à rechercher du bétail perdu, des survivants en cas d’inondation, etc. Des représentants des communes avaient assisté, mercredi, à une session d’information et d’initiation au drone.

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