PRN : vers un transfert du leadership de CRS à Caritas dans trois districts de Tambacounda.

 

Le comité régional de suivi des activités de la Cellule lutte contre la malnutrition (CLM) a arrêté, lundi à Tambacounda, un calendrier pour statuer sur le transfert par Catholic relief services à Caritas, du leadership de l’exécution du Programme de renforcement de la nutrition (PRN) dans les districts de Tambacounda, Goudiry et Maka Coulibantang, a constaté l’APS.

Lors d’une rencontre du comité régional de suivi à la salle de gouvernance de Tambacounda, le responsable du bureau de la CLM dans les régions de Tambacounda et Kédougou Alioune Diouf, a présenté la situation du PRN dans les trois districts de la région où il est mis en œuvre par le consortium regroupant Catholic relief services (CRS) et Caritas.

La demande de CRS de se retirer pour transférer le leadership à Caritas a été aussi examinée par le comité de suivi.

Le PRN a pour objectif notamment d’améliorer la croissance des enfants de zéro à cinq ans vivant dans les zones urbaines ou rurales pauvres du Sénégal.

Au terme de la rencontre, l’adjointe au gouverneur chargée du développement Awa Ndiaye Diop a retenu plusieurs dates, respectivement pour l’envoi par CRS du rapport bimestriel et des conventions qu’il avait signées avec les collectivités locales bénéficiaires à la CLM.

La phase suivante sera, a-t-elle dit, la descente d’une équipe restreinte du Comité régional de suivi dans les locaux de Caritas, en vue de vérifier la capacité de cette ONG à exécuter à elle seule le programme dans les trois districts concernés.

Le 29 août, à la suite de la restitution des conclusions de cette équipe devant le comité régional de suivi, celui-ci décidera de valider ou non la demande de transfert de responsabilité à Caritas.

Se disant ‘’sensible à la souffrance des populations’’ du fait du ‘’mauvais déroulement’’ de certaines activités, ainsi qu’à la situation de certains agents travaillant dans le programme, Mme Diop a souligné que si toutes les pièces justificatives demandées sont fournies ‘’rien ne s’oppose à ce que l’on formalise le transfert de lead’’.

‘’Quand on parle de transfert de lead, il faut penser à avoir une situation de référence’’, a expliqué à ce propos, Alioune Diouf, notant qu’il faut au préalable ‘’savoir ce qui a été réalisé, ce qui est en train de l’être et ce qui reste’’.

‘’Programme-phare’’ de la CLM, le PRN est mis en œuvre dans sept districts sanitaires de la région de Tambacounda et les trois districts de la région de Kédougou.

Trois agents d’exécution se partagent ces districts : le consortium CRS-Caritas pour les districts de Tambacounda, Goudiry et Maka, l’Association sénégalaise pour le bien-être familiale (ASBEF) pour Bakel, là où le consortium Africare les districts de Koumpentoum, Dianké Makhan et Kidira. Caritas-CRS gère aussi les districts de Kédougou et Salémata et Saraya est confié à World Vision.

Si certains participants pensent que les problèmes rencontrés dans la mise en œuvre du PRN das les districts de Tambacounda, Goudiry et Maka sont dus à ‘’conflit’’ entre la CLM et CRS, M. Diouf estime que parler de conflit est exagéré. ‘’Le seul hic que j’ai noté est que le CRS n’est plus disposé à recevoir les fonds de la CLM’’, a-t-il dit.

Aussi cet état de fait risque-t-il d’influer sur la continuité des activités du PRN, même si M. Diouf note que jusqu’ici le dépistage, la promotion de la nutrition, l’IEC, la pesée des enfants de zéro à cinq ans, etc., ‘’se déroulent naturellement’’.

Par contre, il y a des chefs de projets qui ne sont ‘’pas payés depuis avril’’, des relais communautaires qui ‘’ne sont pas motivés’’, en plus de l’absence d’acquisition de logistique au cours de l’année 2017, alors que les financements ont été débloqués, a-t-il signalé. L’absence de réunions de suivi a aussi été soulignée.

Il indique qu’avant tout transfert il faut que cette situation soit tirée au clair par le CRS, qui doit envoyer au bureau de la CLM son troisième rapport bimensuel, les conventions qu’il a signées avec les 19 communes où il intervenait. Bref, pour M. Diouf, ‘’il faut que tout soit clean’’, avant que le CRS ne se désengage.

Au mois de mars dernier, Catholic relief services avait écrit au gouverneur qui préside le comité régional de suivi, pour lui faire part de son souhait de passer la main. Le gouverneur avait en réponse demandé à l’ONG de d’accompagner Caritas jusqu’en décembre, afin que les activités de prise en charge des bénéficiaires ne souffrent d’aucun manque, a-t-il rapporté.

Le représentant de CRS Salomon Diédhiou, a relevé que vu les compétences reconnues de Caritas dans le domaine en question, CRS avait déjà donné à cette ONG une avance pour qu’elle exécute certaines activités. Il a expliqué que CRS ne fera plus d’appel de fonds à l’endroit de la CLM, étant donné qu’il est dans une dynamique de désengagement.

Le représentant de Caritas, Léon Sarr, a noté que Caritas est ‘’prêt à mettre en œuvre le projet (PRN) si les moyens sont mis à (sa) disposition’’. Il a relevé d’ailleurs qu’en ce moment pour éviter toute rupture des prestations à l’endroit des bénéficiaires, Caritas les préfinance ‘’sur fonds propres’’.

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