Essai nucléaire nord-coréen «Avec ce test, Pyongyang sème le désastre»

 

La secousse tellurique –d’une magnitude de 6,3 et imputée à un essai nucléaire de Pyongyang– a été ressentie pendant «environ huit secondes» dans plusieurs localités de la province chinoise du Jilin, a indiqué la télévision d’Etat CCTV. Les villes frontalières de Yanji et de Baishan ont été touchées, mais le séisme a également été perçu dans le capitale provinciale Changchun, à plus de 400 kilomètres du fleuve séparant les deux pays.

«A Yanji, j’étais étendu et je dormais, et le choc m’a réveillé. Je n’ai pas réalisé immédiatement que ce n’était pas un rêve», a témoigné un usager local de la plateforme de microblogs Weibo. Un autre internaute, avec pour pseudonyme Jiemiaocangxin, décrit une secousse si violente qu’il s’est aussitôt rué de son appartement, affolé: «J’ai mis mon caleçon, et je suis sorti en courant (dans les escaliers). En arrivant en bas, j’ai découvert que je n’étais pas le seul à m’être précipité dehors en petite tenue!».

Vive inquiétude

Sur le réseau social chinois, d’autres commentateurs se faisaient cependant beaucoup plus sombres, exprimant ouvertement leurs inquiétudes pour les trois provinces du «Dongbei», le nord-est du pays, les plus proches de la Corée du Nord. «L’emplacement du test nucléaire n’était qu’à 174 km d’un district chinois», s’est alarmé un internaute. «En effectuant ce test, (Pyongyang) sème le désastre, c’est une marche pas à pas vers la guerre ou la destruction», ajoutait un autre, dans une formule reprise volontiers par d’autres blogueurs. Un autre usager de Weibo s’inquiétait d’une indifférence supposée du reste du pays: «le pays ne se soucie pas des trois provinces du Dongbei! Un nouveau test nucléaire (nord-coréen) et est-ce que le pays s’en soucie?».

Bombe à hydrogène

D’autres enfin faisaient le lien avec l’ouverture d’un sommet réunissant à partir de lundi à Xiamen (est de la Chine) les dirigeants des puissances émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). «Est-ce une façon (pour Pyongyang) de saluer le sommet de Xiamen?», raillait un microblog.

Trois heures après l’explosion, le régime de Kim Jong-un a confirmé avoir testé une bombe H. Parallèlement, Pékin a «condamné vigoureusement» ce nouvel essai, tout en exhortant Pyongyang à «cesser d’aggraver la situation» avec des «gestes qui ne servent pas ses intérêts». La Corée du Nord «a ignoré l’opposition générale de la communauté internationale et effectué un nouveau test nucléaire. Le gouvernement chinois exprime son opposition résolue et condamne vigoureusement» cette action, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères.

(afp)