[ LA CHOUETTE DE MINERVE 3 ] “Oubi Tèye, Jang Euleug” au collège Abattoirs complémentaires.

 

 

Que ma tête soit entre deux glaives, «Oubi Tèye, Jang Tèye» est absolument impossible au distingué collège des Abattoirs complémentaires, non seulement distingué de par ses performances, mais également de par son état qui rappelle malheureusement l’âge de la pierre taillée.

Comment pourrait-on chantonner sous tous les toits « Émergence, Émergence », et que les facteurs clés de ce vœu pieux ne soient guère réunis ? J’ai eu mal, très mal, en voyant ce collège dans cet état.

Sacré nom d’une pipe, sur les 14 classes du collège des Abattoirs complémentaires, les 6 sont des abris provisoires et personne, excepté l’équipe pédagogique, les parents d’élèves et les potaches, ne s’en émeut. C’est un pseudo bloc administratif que les parents ont construit avec leurs maigres ressources, et l’on veut me faire croire que nous sommes dans un millénaire dit de révolution scientifique et technique.

Que non, le collège des Abattoirs complémentaires, dans bien des aspects (huttes, pas de clôture, semblant de bloc administratif), rappelle fort justement l’aube de l’humanité. Et pourtant, cet établissement est classé premier l’an dernier au BFEM avec, tenez-vous bien, un taux de réussite de 94.6%.

Avons-nous le droit d’ignorer royalement 876 élèves qui apprennent dans des conditions aussi ignominieuses qu’éprouvantes ?

Pourquoi l’inspection d’académie regarde un tel spectacle désolant et choquant se dérouler sous nos yeux ?

Pourquoi le maire et le président du conseil départemental ne conjugueraient-ils pas leurs efforts, à défaut de faire subir à cette fierté Tambacoundoise une bonne cure de jouvence, pour plaider la cause du collège des Abattoirs complémentaires ?

Pourquoi le ministère de tutelle ne mettrait-il pas en relief cet établissement aussi performant en y construisant et équipant des salles de classe, un laboratoire et autres commodités comme un bloc administratifs et un mur de clôture ?

Les autorités voudraient-elles que nous mettions la main à la poche à leur place ?

Mon mal est très profond, et j’ai honte pour ma ville. Tambacoundoises, Tambacoundois, essayons de sortir ce collège de cette situation dégradante qui n’honore guère notre pays.

O.DIA