Culture du fonio : les acteurs veulent multiplier la production par 4

 

Le fonio pourrait jouer un rôle déterminant dans la sécurité alimentaire du Sénégal. Avec le concours du Programme d’appui au développement de l’agriculture et à l’entrepreneuriat rural (Padaer), le réseau des acteurs de la filière fonio veut multiplier, par quatre, la production de fonio.

Toutes les contraintes qui confinaient la production du fonio à la place de culture culturelles sont en train d’être levées par la recherche par l’amélioration des techniques de culture et de transformation grâce à l’utilisation de machines de dernière génération, a déclaré Cheikh Guèye, ingénieur agronome spécialisé en systèmes agraires et protection de l’environnement sahélien. Cet expert fonio, coordonnateur technique du Réseau des acteurs de la filière, explique que ce réseau a été porté sur les fonds baptismaux, le 4 novembre 2016, avec le concours du Padaer dont les responsables croient qu’en ce qui concerne la sécurité alimentaire, l’amélioration des revenus des paysans ruraux, le fonio pourrait jouer un rôle déterminant.

La production au Sénégal est en dent de scie. Elle est chiffrée à 1500 tonnes. Cette spéculation est cultivée dans le bassin oriental du pays, dans les régions de Tambacounda, Sédhiou, Kolda et Kédougou. Pour faire de cette spéculation un produit rentable, la première exigence, selon l’expert, est de booster la production nationale. Et les membres du Réseau des acteurs de la filière fonio peuvent compter sur le soutien des partenaires comme Sos Sahel, Padaer qui ont manifesté leur disponibilité à les accompagner pour faire du fonio une culture prioritaire au même titre que les autres céréales comme le mil, le maïs et le riz.

Le réseau revendique 64 organisations et groupements d’intérêt économique en plus des producteurs-transformateurs qui, de plus en plus, améliorent la qualité du produit. Cheikh Guèye pense qu’il suffit d’améliorer le dispositif pour augmenter la production ; les terres sont disponibles et le prix est rémunérateur. De plus, le potentiel est encore sous exploité à cause de la pénibilité des travaux. Par exemple, dans la seule région de Kédougou, près de 830 tonnes sont produites et cette région constitue la plus grande zone de production du pays.

Malgré les contraintes, l’expert en fonio espère que la production nationale atteindra, sous peu, 10.000 tonnes et tendra vers les 21 000 tonnes du Mali. Il souligne que le fonio gagne de plus en plus de parts de marché sur le plan national. Le kilogramme est vendu à 1500 FCfa à Dakar, 1200 FCfa à Tambacounda et 1000 FCfa a Kédougou.

Alkaly Sao de Maka Coulibantang, vice-président du Réseau des acteurs de la filière fonio affirme que cette culture traditionnelle peut générer des revenus substantiels aux paysans. Il fonde beaucoup d’espoirs sur le plan d’actions de trois ans pour atteindre les 10.000 tonnes. Il a salué l’accompagnement du Padaer qui a permis de mettre en place le réseau. Ndèye Marie Seydi, la Secrétaire générale du réseau entrepreneur en agro-alimentaire de Kolda assure que sa région dispose d’atouts pour augmenter sa production qui tourne autour de 200 tonnes.

Pape Demba Sidibé / www.tambacounda.info /