Tambacounda : des forces de sécurité formées à la détection de documents frauduleux reçoivent la visite de l’ambassadeur américain.

 

L’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Tuliano Mushingi, en tournée dans les régions de Tambacounda et de Kédougou, a rendu visite jeudi à une trentaine d’agents de la police et de la gendarmerie nationale, qui suivaient une formation sur les documents frauduleux, dispensée par des formateurs américains, a constaté l’APS.

La sécurité des Etats-Unis est “la priorité numéro un” de l’actuel président amricain Donald Trump, suivie de la prospérité, a souligné le diplomate américain, à la tête d’une importante délégation. Cela ne peut se faire sans la sécurité et la prospérité des partenaires des Etats-Unis, parmi lesquels le Sénégal. Pour Tuliano Mushingi, cette formation dispensée par le directeur régional de la sécurité de l’ambassade des Etats-Unis, Chris Tremann, et l’attaché du département du Homeland Security (ministère de l’Intérieur), s’inscrit dans la vision d’un partenariat gagnant-gagnant entre les Etats-Unis et le Sénégal, qu’il appelle aussi “comptant-content”.

Les documents frauduleux permettent aux malfaiteurs de voyager d’un lieu à un autre sans être inquiétés, a fait valoir le diplomate, relevant que cette formation permet aux forces de l’ordre de détecter par exemple un faux passeport ou un faux-visa, notamment dans une zone de libre circulation des personnes et des biens.

Une unité du service américain des visas travaille sur cette question depuis 1998, a noté l’ambassadeur, ajoutant que la représentation diplomatique américaine qu’il dirige a depuis son installation au Sénégal, dispensé 16 formations de ce genre à quelque 270 bénéficiaires.

Une quinzaine d’arrestations ont ainsi été effectuées, un résultat qui s’explique selon lui par les connaissances transmises lors de ces sessions de formation.

“Aucun pays, quelle que soit sa puissance, ne peut faire face tout seul au terrorisme”, a noté Tuliano Mushingi, pour qui les services de renseignements des différents pays du Nord ou du Sud, ont besoin les uns des autres. Le commandant de la légion de gendarmerie du sud-est, le colonel Moustapha Ndour, a demandé aux agents, notamment aux stagiaires qui ont pris part à cette formation, de bien prêter attention aux nouvelles connaissances qui leur sont livrées, dans un contexte où “les menaces sont réelles”. Cette partie du Sénégal, à savoir Tambacounda (est) et Kédougou (sud-est), a des frontières avec quatre pays marqués par leur “porosité”, a fait remarquer le responsable sécuritaire sénégalais, soulignant la nécessité pour les forces de sécurité d’être “vigilants et proches des populations”.

Il assure que dans ces régions de la partie orientale du Sénégal, les forces de sécurité de tous bords “travaillent en bloc”, ce qui leur permet de gérer les problèmes entre eux quand il y en a.

Concernant leurs doléances exprimées par les forces de sécurité, notamment en termes de moyens de contrôle, l’ambassadeur s’est gardé de faire des promesses, assurant toutefois qu’elle sera transférée aux différents ministères américains pour voir les points sur lesquels la partie américaine pourrait s’engager.

L’ambassadeur américain a dit que son ambition, à travers cette tournée, était de prendre contact avec le Sénégalais moyen, les collectivités locales et de voir l’impact des projets financés par les Etats-Unis sur les populations, mais aussi d’avoir une idée des défis auxquels les citoyens sont confrontés.

Cette tournée vise aussi à réaffirmer que l’ambassade est “dépêchée auprès du Sénégal (qui compte 14 régions) et pas seulement auprès de Dakar”, a-t-il fait valoir.

Plusieurs domaines ont suscité l’intérêt de la délégation diplomatique dans laquelle étaient représentés les 19 agences et ministères de l’ambassade. Il s’agit notamment de la lutte contre le terrorisme, du secteur minier, du transport transfrontalier et du commerce.

Les opportunités d’investissement des Etats-Unis étaient aussi prises en compte, a noté M. Mushingi, annonçant que son pays compte investir “près de 21 milliards” de francs CFA dans la chaîne de valeur de la noix d’acajou dans trois pays africains, dont le Sénégal.

Les questions de traite des personnes, de travail des enfants ou de bonne gouvernance n’ont par ailleurs pas manqué d’attirer l’attention du diplomate. “Nous récoltons tout ça et quand nous rentrons, nous allons partager cela avec les différents ministères pour identifier où nous pouvons continuer à accompagner le peuple sénégalais”, a-t-il dit.

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