[LA CHOUETTE DE MINERVE 7] Série d’accidents mortels, à quand la tolérance zéro sur nos routes ?

 

Il se passe rarement un trimestre sur nos routes, surtout la nationale 1, sans que l’on ait à déplorer malheureusement des accidents mortels. Défaillance humaine, problèmes mécaniques, stationnements anarchiques, occupation illégale des emprises, routes inadaptées, négligence coupable des pouvoirs publics, bref, toute une batterie de facteurs favorisants existe. Il faut endiguer ce fléau par des politiques efficientes de sécurité routière.

Sur nos routes en général et particulièrement la nationale 1, il y a trop d’accidents, souvent malheureusement mortels. Nous avons connu des mois de septembre et d’octobre noirs, plusieurs pertes en vie humaines ont été déplorées, et les mobiles sont généralement liés à la défaillance humaine: un chauffeur qui somnole, d’autres qui garent mal ou roulent à tombeau ouvert, ou encore qui piétinent les règles élémentaires du code de la route, par moments avec de vielles guimbardes aux papiers douteux ou parfois disons le, des forces de l’ordre qui ferment les yeux sur des cas de véhicules surchargés moyennant de modiques sommes.

Des spécialistes du transport routier mettront sur la table la sur-fréquentation de la nationale 1, un corridor international qui connait effectivement plus de 300 rotations de gros porteurs en partance en en provenance du port de Dakar, et qui a comme conséquence logique la dégradation de cet important axe routier.

L’autre facteur favorisant, et non des moindres, demeure l’occupation illégale des emprises de la route à la hauteur des villes et villages qu’elle traverse, et il arrive qu’un véhicule quitte la voie pour se retrouver dans un des marchés jalonnant l’axe routier voire un domicile et causer d’énormes préjudices matériels et humains. Il s’y ajoute les nombreux animaux en divagation qui se retrouvent souvent « en congrès » en pleine route, mais aussi un laxisme à la limité béat tout comme d’interminables et pernicieux « maslakha », autre trait de caractère spécifique au Sénégal.

A tout cela s’ajoute par moments le silence inexplicable de certaines forces et autorités commises à la sécurité. L’on annonce à grands coups de publicité des mesures certes salutaires et efficaces, hélas, leur mise en œuvre pose souvent problème, (durant les premières heures ayant suivi les accidents, l’on s’exécute et après l’on revient aux mêmes fâcheuses habitudes).

Tambacounda, je ne le répéterais jamais assez, est la porte d’entrée dans l’espace Uemoa. La région est hyper fréquentée, et mon humble avis pour éviter aux populations certains désagréments du genre des nombreux accidents de la circulation, il va falloir réhabiliter le chemin de fer. Notre pays aura du mal à émerger si un important réseau de chemin de fer n’est pas construit. Il faut aussi une bonne politique d’éducation à la sécurité routière, suffisamment de mesures coercitives, des véhicules en bon état et des brigades routières dignes de ce nom avec toute la logistique de surveillance nécessaire.

Ousmane DIA.