Serigne Mbaye Thiam note “des disparités et des déséquilibres” dans l’allocation des ressources humaines.

 

Le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a relevé “des disparités et des déséquilibres’’, en quantité et en qualité, des ressources humaines dédiées au secteur, malgré les efforts de la tutelle et les nombreuses stratégies mises en place depuis 2012 pour garantir “une allocation équitable” de celles-ci.
“Permettez-moi d’insister sur le caractère inéquitable de l’allocation des personnels enseignants”, a-t-il lancé en procédant à l’ouverture officielle, lundi à Mbour, d’un atelier de réflexion sur les stratégies d’une allocation plus équitable des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale, une rencontre qui se poursuit jusqu’à jeudi.
“Si je prends l’exemple du mouvement national de 2017, l’inspection d’académie (IA) de Matam (nord) a enregistré 43 arrivées contre 303 départs, soit un écart négatif de 260 enseignants”, a rapporté M. Thiam.
Selon lui, l’IA de Tambacounda (est) a enregistré 49 arrivées contre 219 départs d’enseignants, soit un écart négatif de 170 enseignants. Pour ce qui concerne l’IA de Thiès (centre), elle a enregistré 746 arrivées contre 43 départs, soit un écart positif de 703 enseignants.
“Donc, a souligné le ministre, il y a des IA qui sont des inspections de départ et d’autres qui sont celles d’arrivées”.
“Lorsqu’on prend le ratio enseignants-élèves pour l’année 2016, à Dakar, on a un professeur d’enseignement secondaire pour environ 34 élèves. A Sédhiou (sud), on a un professeur d’enseignement secondaire pour 156 élèves”, a-t-il fait observer.
“Le déséquilibre qu’il y a, c’est l’allocation équitable en quantité et en qualité. Ce n’est pas seulement l’allocation équitable et ceux qui sont, parfois, chefs d’établissement, censeurs ou proviseurs ne remplissent pas les conditions pour l’être’’, a soutenu Serigne Mbaye Thiam.
“C’est parce qu’il y a des départs et qu’on n’arrive pas à trouver quelqu’un pour les remplacer, on prend un professeur, quelquefois contractuel, le plus ancien, pour en faire un chef d’établissement”, a dit le ministre.
Serigne Mbaye Thiam s’est désolé de constater que les populations des localités touchées par ces déséquilibres souffrent de ces dysfonctionnements. Il a évoqué “les ‘’récurrentes complaintes” de ces dernières, insistant sur la nécessité de voir comment corriger cela.
“Le but de l’action publique, c’est d’arbitrer selon des intérêts et des préoccupations, en tenant compte de l’intérêt de tout le monde, pour essayer de voir comment les concilier et trouver une solution qui permet aux enseignants de se déplacer, d’avoir des développements de carrière mais aussi de permettre à ces enfants d’avoir des enseignants de qualité”, a-t-il indiqué.
“C’est parce que les complaintes de ces populations sont légitimes que le ministère de l’Education nationale a retenu d’organiser cet atelier, en l’inscrivant dans les orientations du chef de l’Etat, le président Macky Sall qui demande, pour conduire des réformes, d’entreprendre d’abord des concertations transparentes, inclusives et participatives et de recueillir les points de vue de chacun’’, a-t-il ajouté.
“C’est parce qu’il s’agit d’une question d’intérêt national, ces déséquilibres-là amènent les frustrations au niveau des populations’’, a insisté le ministre de l’Education nationale.
“Il faudrait qu’on puisse avoir une réflexion collective, détachée des passions et des postures individuelles et des intérêts catégoriels, ayant pour seul objectif la cohésion de notre nation et le devoir que nous avons d’assurer une éducation de qualité à tous les enfants”, a conclu Serigne Mbaye Thiam.

ADE/MD/BK/ APS /