Système éducatif : Un déficit de 1 663 enseignants à combler au Sénégal.

 

Le ministère de l’Education nationale est le premier secteur de l’administration publique qui emploie le plus d’agents. Le système éducatif est géré par 92.560 enseignants, dont 25.452 femmes. Malheureusement, ces ressources humaines sont inégalement réparties à travers le pays. D’où l’atelier sur une allocation plus équitable des ressources humaines du ministère de l’Education nationale.

Dans un rapport détaillé de la Direction des ressources humaines du ministère de l’Education nationale, il est avéré que le Sénégal a un déficit criant d’enseignants, tout corps confondus. Le besoin s’élève à 1.663 enseignants. Et selon le document, les régions de Matam, Tambacounda et Kolda sont les zones où l’on note le plus grand nombre d’enseignants qui quittent leurs postes. A titre indicatif, l’académie de Matam traine un déficit de 257 enseignants. Elle est suivie par Tambacounda avec un manque de 166 enseignants. Kolda vient en troisième position avec un déficit de 149 enseignants. Au même moment, la région de Thiès connait un surplus d’enseignants. A ce déséquilibre en quantité, s’ajoute celui lié à la qualité. Dans ces académies dites de départ, on retrouve également les enseignants les moins expérimentés, entrainant du coup la chute des performances des élèves.

Ces départs massifs d’enseignants vers les grands centres urbains et le manque de personnel enseignant dans certaines zones s’expliquent, selon les acteurs, par plusieurs facteurs : le mouvement national qui donne droit aux enseignants de demander à être affectés, les rapprochements de conjoints et de conjointes, les raisons de maladie, mais aussi des interventions de responsables à tous les niveaux qui sollicitent l’affection d’enseignants pour divers motifs. Les demandes de mise en position de stage ou de disponibilité et la quête d’un plan de carrière constituent aussi des causes de départ des enseignants.

Toutefois, ce manque d’enseignants n’est pas sans conséquence. De l’avis du ministre de l’Education nationale, cette « saignée » du personnel enseignant a souvent entraîné la fermeture d’écoles et la création de classes multigrades ou double flux. Mais également un manque de profil adéquat pour certains postes de responsabilité et un déséquilibre sur la qualité des enseignements.

Serigne Mbaye Thiam qui a pris part à l’atelier sur une allocation plus équitable des ressources humaines du ministère de l’Education nationale a estimé qu’il est grand temps de résoudre ce déséquilibre. Pour beaucoup de syndicalistes, le constat est réel : il y a bel et bien un manque d’enseignants dans le pays, mais ils estiment que la solution passerait par un recrutement massif d’enseignants pour combler le gap. D’autres familles d’acteurs et des parlementaires pensent qu’il faudrait essayer de motiver les enseignants pour qu’ils puissent rester au moins cinq ans dans leur lieu de service avant de bouger.

Pour le ministre de l’Education nationale, avec un budget de 413 milliards de FCfa, dont les 87,6 % sont consacrés aux salaires des enseignants, le secteur de l’Education devrait participer à la création de ressources humaines de qualité et en nombre suffisant pour le développement du pays. Ce faisant, Serigne Mbaye Thiam à précisé que notre pays a besoin de 4.800 enseignants de plus en 2018, de 3.700 salles de classes pour la même année.

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