Campagne de commercialisation des produits agricoles, la Sodefitex démarre plutôt.

 

 

L’expression « campagne de commercialisation et d’égrenage du coton » est désormais bannie du vocabulaire de la Sodefitex. Il est maintenant question de campagne de commercialisation des produits agricoles, diversification oblige. Ce jeudi, comme il sait si bien le faire, et avec la même tonicité, Ahmed Bachir Diop, en compagnie des autorités du département de Vélingara, a pris part au lancement officiel de la campagne.

Les habitués de la Sodefitex savent que depuis des lustres, cette société ne démarrait point si tôt la campagne de commercialisation. Eh bien, cette année c’est chose faite depuis ce jeudi, et ce qui est surtout réconfortant, c’est qu’aussi bien pour le coton que pour le riz, les producteurs n’auront guère de souci à se faire. A Saré Yoro Téning, les producteurs de coton du groupement de la contrée ont vu tomber près de 2. 878. 000 francs d’espèces sonnantes et trébuchantes dans leur tire lire, correspondant aux 9.596 tonnes d’or blanc produites pour ce premier tour, desquels sont déduites les charges.

Les riziculteurs de Saré Boura ont empoché un peu plus d’un demi -million pour la vente de leurs premières productions équivalant à 4.407 tonnes de riz paddy.

20 000 tonnes de coton graines ciblées, le meilleur prix au producteur d’Afrique offert.

Les ambitions de la Sodefitex sont déclinées par son directeur général. Pour le coton notamment, Ahmed Bachir Diop laissera entendre que s’agissant de la présente campagne, son entreprise vise 20 000 tonnes de coton graines, soient 5000 tonnes de plus que la campagne précédente. Le prix est attractif, 300 FCFA le kilogramme, « le meilleur prix en Afrique », lâchera-t-il. Pour M. Diop, ce prix est rendu possible grâce à la subvention d’1 milliard 400 millions de l’Etat, jadis orienté vers la subvention des intrants dont la plupart se retrouvait dans des marchés noirs, avec un réseau de trafiquants savamment organisés pour ce faire. « Maintenant c’est celui qui produit du coton qui aura ainsi droit à la subvention, et le trafic des intrants a sensiblement baissé », expliquera Ahmed Bachir Diop qui poursuivra en révélant que 3.O66 milliards de nos francs de revenus directs seront distribués aux producteurs à travers 776 marchés de coton graines, soit une augmentation de plus de 37%.

Comme l’heure est à la diversification, la Sodefitex compte acheter 2700 tonnes de riz pour approvisionner sa rizerie Maaromen de Kédougou dont le potentiel est de 3000 tonnes pour 340 millions de transactions. Ici, le directeur général de la Sodefitex manifestera l’intention d’ouvrir une seconde rizerie dans la région de Kolda, après avoir atteint la saturation de celle de Kédougou. 1500 tonnes de maïs seront aussi acheté pour 142 millions destinées à la minoterie de Tambacounda, également 400 tonnes d’arachide de bouche sont prévues pour 76 millions de nos francs.

De l’emploi il y en aura car, au-delà des 123 agents permanents de la Sodefitex qui seront mobilisés, Bachir Diop avancera que 734 emplois directs seront créés, 317 saisonniers, 330 manœuvres et 175 journaliers. De quoi faire remuer le préfet du département qui soutiendra se désoler du fait qu’il y ait des opportunités d’emploi sur place, et que l’entreprise aille chercher de la main d’œuvre à Kounghel ou en Guinée Bissao, parce que les jeunes de la contrée ne s’y intéressent pas trop. Entre autres objectifs majeurs de la Sodefitex, figurent en bonne et due place le contrôle de la qualité du coton sénégalais, la maîtrise et l’optimisation des couts ou encore la remobilisation des contonculteurs.

Les contrats Sodefitex, un modèle à vulgariser pour le développement de l’agro- industrie.

« Nous avons différents types de contrats. Nous sommes dans une agriculture essentiellement contractuelle, des contrats de production où nous apportons un conseil agricole, des intrants, une assurance agricole et un accompagnement des agriculteurs jusqu’à la commercialisation, et des contrats d’achat comme le fait par exemple la Sonacos », a relevé Ahmed Bachir Diop. Au modèle de financement intégré, la Sodefitex a ajouté une nouvelle dynamique, celle consistant à contractualiser avec des producteurs individuels.

Venu présider la cérémonie officielle de lancement de la campagne, le préfet du département de Vélingara se réjouira de l’approche de la Sodefitex consistant à avoir des prix rémunérateurs et à fournir tous les intrants à payer durant la phase de commercialisation. M. Ndiaye de magnifier la parfaite collaboration entre ses services et ceux de la Sodefitex. Il faut aussi noter que le climat de confiance régnant entre les producteurs du département et la Sodefitex sera aussi salué par le représentant du Conseil départemental de Vélingara qui s’est satisfait des opportunités d’emplois qu’offre l’entreprise aux jeunes de la contrée.

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /