Zimbabwe: «La partie est finie» pour Robert Mugabe

 

Le chef des anciens combattants de la guerre d’indépendance du Zimbabwe a exhorté vendredi le président Robert Mugabe à quitter le pouvoir et appelé la population à manifester samedi à Harare pour soutenir l’armée qui a pris le contrôle du pays.

«Nous lançons un avertissement ferme à Mugabe et à sa femme (Grace): la partie est finie», a lancé le très influent Christopher Mutsvangwa lors d’une conférence de presse dans la capitale Harare.

«Les généraux ont fait un travail fantastique, c’est fini, les jeux sont faits», a martelé M. Mutsvangwa, «il doit démissionner (…) selon les termes fixés par les gars en uniforme». «Nous voulons rétablir notre fierté, demain est le moment de le faire (…), nous pouvons finir le travail commencé par l’armée», a-t-il ajouté, en appelant la population à se mobiliser en masse samedi dans les rues de la capitale.

Traditionnels piliers du régime avec l’armée, les anciens combattants se sont récemment opposés à Robert Mugabe, 93 ans, dont 37 au pouvoir, et à son épouse Grace, 52 ans, qui ne cachait plus sa volonté de lui succéder.

L’armée a pris le contrôle de Harare dans la nuit de mardi à mercredi quelques jours après l’éviction du vice-président Emmerson Mnangagwa, longtemps considéré comme le principal dauphin de Mugabe.

Partir dans la dignité

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara a affirmé vendredi à Abidjan que le président zimbabwéen Robert Mugabe confronté à un coup de force de son armée devrait «quitter ses fonctions dans la dignité».

«Il faut que le président Mugabe puisse quitter ses fonctions dans la dignité. C’est le message que j’ai transmis au président de l’Union africaine (le Guinéen Alpha Condé). Le président Mugabe est une personnalité qui a consacré une bonne partie de sa vie à son pays et à la libération de son pays de la colonisation» a déclaré M. Ouattara, en marge d’une cérémonie à Abidjan.

«Il est temps qu’il cède son fauteuil»

Pour lui, le chef de l’Etat zimbabwéen, âgé de 93 ans, «a été objet de respect et même d’adulation de beaucoup d’Africains et de jeunes Africains, mais le monde a changé et ce qui se passe au Zimbabwe interpelle tous les hommes politiques et pas seulement les chefs d’Etat africains».

«Evidemment à son âge et compte tenu de la durée de ses fonctions, tout le monde est conscient qu’il est temps qu’il cède son fauteuil à une nouvelle génération», a poursuivi le président ivoirien.

Robert Mugabe a fait vendredi sa première apparition publique depuis le coup de force mercredi de l’armée, à l’occasion d’une cérémonie de remise de diplômes universitaires à Harare, a constaté un photographe de l’AFP.

(nxp/afp)