North Korean defector's stomach parasites reveal true extent of suffering under Kim Jong-un https://t.co/mKkdib29ms
— The Independent (@Independent) November 20, 2017
L’armée sud-coréenne a recueilli la semaine dernière un soldat nord-coréen qui a fait défection en traversant la frontière dans le secteur de Panmunjeom. En fuyant son pays, le militaire a été touché par au moins 40 balles tirées par ses anciens camarades. Il est allé s’abriter près d’un bâtiment du côté Sud et a été retrouvé dans un tas de feuilles mortes, où trois militaires sud-coréens qui s’étaient portés à son secours l’ont ramassé.
Le déserteur, héliporté jusqu’à un hôpital, a été grièvement touché à l’estomac. «Il présente au moins six blessures par balle et la blessure à l’abdomen est la plus grave», avait déclaré le docteur Lee Cook-Jong. En ouvrant le ventre du patient pour réparer son système digestif, le médecin a fait une découverte déconcertante: une dizaine de parasites – probablement des vers ronds – squattaient son intestin. L’un d’entre eux mesurait près de 30 centimètres.
Deux personnes sur cinq mal nourries
«J’ai plus de 20 ans d’expérience en tant que chirurgien, mais je n’ai jamais trouvé de parasites de cette taille dans les intestins des Sud-Coréens», explique Lee Cook-Jong à l’agence AP. L’état de l’intestin du déserteur en dit long sur la crise humanitaire et sanitaire qui touche la Corée du Nord, une nation qui met le paquet pour devenir une grande puissance nucléaire. «La Corée du Nord de Kim Jong-un affame son peuple pour payer ses armées nucléaires», titrait d’ailleurs «Newsweek» en avril dernier.
Selon un rapport des Nations Unies, 2 personnes sur 5 souffrent de malnutrition dans le pays. Le 70% de la population – dont 1,3 million d’enfants de moins de 5 ans, a besoin d’aide pour survivre. Et lorsqu’ils ont accès à de la nourriture, certaines denrées les rendent malades ou les tuent. Selon le «New York Times», il est fréquent que des parasites soient retrouvés dans le corps des déserteurs nord-coréens. Cela s’explique en partie par le manque de fertilisant chimique dans le pays. Les paysans se servent donc d’excréments humains, un engrais connu pour transmettre des vers tels que ceux découvert dans l’intestin du militaire.
Hépatite B et tuberculose
La BBC rappelle que pour une étude en 2014, des médecins sud-coréens avaient analysé 17 échantillons provenant de femmes militaires nord-coréennes. Sept d’entre eux étaient infectés par des vers parasites. Ces échantillons étaient également porteurs de maladies telles que l’hépatite B ou la tuberculose. Chargés de veiller sur l’une des frontières les mieux gardées de la planète, les militaires de Kim Jong-un bénéficient pourtant d’un meilleur accès à la nourriture que la plupart de leurs compatriotes. C’est dire si l’état de santé des citoyens nord-coréens doit être alarmant.
Les autorités n’ont pas communiqué le nom ni le rang du déserteur nord-coréen recueilli la semaine dernière. Le militaire a passé ses premiers jours en Corée du Sud inconscient, sous sédatif et relié à une machine qui l’aide à respirer. Ses signes vitaux se sont stabilisés ce week-end, mais l’on ignore quelles sont ses chances de survivre.
(joc)
