LibyeGuterres, “horrifié”, évoque de possibles crimes contre l’humanité.

 

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit lundi “horrifié” par les révélations récentes de marché aux esclaves en Libye, jugeant que ceux qui en sont à l’origine pourraient être traduits en justice pour de possibles crimes contre l’humanité.

“L’esclavage n’a pas sa place dans notre monde et ces actes figurent parmi les abus les plus flagrants des droits de l’homme”, a-t-il souligné lors d’une brève déclaration à la presse. Ils pourraient figurer “parmi les crimes contre l’humanité”, a estimé le patron de l’ONU qui n’a pas souhaité répondre à des questions.

La semaine dernière, un documentaire-choc de la chaine de télévision américaine CNN avait révélé l’existence d’un marché aux esclaves près de Tripoli, vivement dénoncé en Afrique et en Europe. On y voit notamment, sur une image prise par un téléphone portable, deux jeunes hommes. Le son est celui d’une voix mettant aux enchères “des garçons grands et forts pour le travail de ferme. 400… 700…” avant que la journaliste n’explique: “ces hommes sont vendus pour 1200 dinars libyens – 400 dollars chacun”.

Antonio Guterres a réclamé à “toutes les autorités compétentes” d’enquêter au plus vite sur cette affaire, précisant avoir aussi demandé “aux acteurs onusiens compétents de travailler activement sur ce sujet”.

Le vice-premier ministre du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a annoncé dimanche l’ouverture d’une enquête.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les passeurs, profitant du vide sécuritaire et d’une impunité totale en Libye, font miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure un passage vers l’Italie qui se trouve à 300 kilomètres des côtes libyennes.

Dans un entretien vendredi à l’AFP, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, avait relevé à propos de la situation humanitaire en Libye et de ce cas de marché aux esclaves que le “gouvernement libyen ne disposait pas d’une armée ou d’une police à sa disposition”. “Il ne s’agit pas toujours d’une mauvaise volonté, parfois il s’agit d’une incapacité”, avait-il ajouté, en évoquant “un gouvernement qui n’a pas les instruments pour gouverner”.

 

AFP