Kédougou: la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo attise des convoitises.

 

C’est la région de Kédougou elle-même qui est pittoresque. Avec ses collines rappelant les comptes des mille et une nuits de la mystérieuse Afrique, ses nombreux cours d’eau, sa végétation luxuriante et sa richesse faunique, elle est indubitablement une destination touristique. Dindéfélo et ses célébrissimes cascades tout comme sa réserve naturelle communautaire viennent compléter un décor dont le caractère sublime fait oublier les soucis du jour, voire de du mois.

Kikala Diallo, le maire de Dindéfélo croise des doigts. Il est entré dans les bonnes grâces de la nature, lui qui, au-delà des fameuses cascades qui font courir le monde, entretient une réserve communautaire devenue très prisée par des chercheurs européens.

« La réserve est créée en 2010 dans le cadre de la coopération décentralisée avec le conseil général du département de l’Isère, et c’est pour réduire la déforestation, générer des ressources et renforcer des capacités », expliquera-t-il.

La réserve est aujourd’hui dotée d’une station de recherches biologiques très fréquentée par des européens, surtout des chercheurs espagnols qui travaillent à l’habituation des chimpanzés. « Nous y trouvons notre compte car un ticket de visiteur pour les chimpanzés nous rapporte 30 000 FCFA », révélera l’édile de Dindéfélo selon qui, des emplois sont aussi générés, et c’est pourquoi, Kikala Diallo ne veut point entendre parler d’opérations minières. « Les impacts négatifs de l’exploitation minière à quelque échelle que ce soit, sont inestimables et c’est une activité qui n’est pas durable. Nous préférons opérer dans les activités durables que sont l’agriculture et la conservation de la nature, nos principales richesses », soulignera le maire qui ajoutera développer des partenariats féconds avec des institutions, projets ou programmes qui s’intéressent à cette cause. A l’entrée des fameuses cascades, une guérite est implantée par les autorités municipales pour encaisser des taxes de visiteurs et, tout près, est érigé un campement villageois. « Les retombées financières de ces opportunités touristiques sont gérées par un comité pour aider les communautés dans leurs principaux domaines d’activités. Le seul hic pour davantage développer le tourisme dans cette contrée est son accessibilité, le tronçon Siling-Dindéfélo, long de 24 km, est dans un état valétudinaire. Le maire Kikala Diallo dira espérer que sa réhabilitation programmée ne saurait tarder

Boubacar Dembo TAMBA / www.tambacounda.info /