Vidéo – Tambacounda : des jeunes bloquent le passage sur une route de leur quartier.

 

Des jeunes de la commune de Tambacounda (est) ont bloqué lundi la circulation sur la principale voie du quartier Abattoirs pour exiger l’achèvement de sa construction entamée en 2011, ont rapporté des témoins à l’APS. Les manifestants se sont servis de grosses pierres, de troncs d’arbres, de planches et de pneus brûlés pour barrer cette voie en latérite.

La manifestation, qui s’est déroulée de manière “spontanée”, a été dirigée par des jeunes irrités par un accident survenu dimanche dans le quartier Abattoirs. Un enfant a été heurté par un véhicule, affirme Jean-Paul Mbaye, un étudiant résidant dans le quartier.

Selon lui, la poussière soulevée au passage des véhicules sur la route en latérite réduit considérablement la vision des automobilistes, ce qui engendre des accidents dans ce quartier. “Depuis six ans, tout le monde souffre dans ce quartier” à cause du mauvais état de la route, s’indigne Ass Niang, le président du Collectif des habitants des quartiers Abattoirs, Saré-Issa et Pont 1.

Les nuages de poussière soulevés par les voitures et les motos sur cette route de moins de deux kilomètres provoquent des maladies, qui affectent surtout les enfants, selon M. Niang.

Les manifestants ont perturbé le déroulement des cours dans six écoles situées dans les quartiers traversés par la route, rapporte Jean-Paul Mbaye.

“Nous sommes fatigués. Nous sommes allés trois à quatre fois voir les autorités pour leur parler de ce problème, mais rien n’a été fait”, s’est offusqué Djiby Sall, un habitant des Abattoirs.

“A l’approche des élections, on fait venir des engins pour nous faire croire que la construction de la route sera achevée”, a dit M. Sall. Selon lui, des tas de pierres jetés le long de la route engendrent de nombreux accidents dans le quartier.

“Les riverains de cette route ont raison de protester”, a reconnu le maire de Tambacounda, Mame Balla Lô. Selon lui, le responsable de l’entreprise chargée des travaux est introuvable depuis qu’il a empoché une avance de “plus de 200 millions de francs CFA” en décembre 2016.
La mairie de Tamabcounda a envoyé une correspondance à l’agence publique chargée du suivi des travaux de cette route, mais elle n’a reçu d’elle aucune réponse “à ce jour”, a-t-il expliqué à l’APS.

Selon M. Lô, de nombreux chefs d’entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) se font désirer quand il s’agit d’exécuter les travaux pour lesquels des marchés publics leur ont été attribués.

Des comportements similaires ont par exemple retardé la construction du lycée technique de Tambacounda, dont les travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs années, a dénoncé Mame Balla Lô.

Selon M. Lô, les chantiers de l’Espace numérique ouvert de Tambacounda et de l’Université du Sénégal Oriental connaissent également le même sort.

ADI/ESF/BK