Drame en France: Un car scolaire coupé en deux par un train.

 

Quatre enfants ont été tués jeudi et vingt personnes blessées quand un car scolaire a été coupé en deux dans une collision avec un train dans le sud-ouest de la France.

Le véhicule scolaire, qui transportait une vingtaine d’adolescents d’un collège, âgés de 13 à 17 ans, a été percuté à un passage à niveau vers 16h à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, près de la frontière avec l’Espagne.

Le bilan est de quatre enfants tués, onze blessés graves et neuf blessés légers, a déclaré à la presse le Premier ministre français Edouard Philippe, arrivé dans la soirée dans cette ville de 4000 habitants. «Le processus d’identification a commencé et il est extrêmement difficile», a-t-il ajouté.

«Vision d’horreur»

Le maire d’une localité voisine de l’endroit du drame, Robert Olive, avait auparavant parlé d’une «vision d’horreur» et expliqué que l’accident s’était produit «au croisement de la voie ferrée, sur un passage à niveau très dégagé». «Le car a vraiment été coupé en deux par le train», a-t-il dit.

Interrogée par l’AFP, la Société nationale française des chemins de fer (SNCF), a répondu que, «selon des témoins, le passage à niveau a(vait) fonctionné normalement, mais il faut évidemment que cela soit confirmé par l’enquête». Il s’agit d’un passage à niveau «classique» doté d’une signalisation automatique et de deux barrières, a précisé l’entreprise selon laquelle le passage à niveau «n’était pas considéré comme particulièrement dangereux».

«A l’heure où je vous parle, il semblerait qu’il n’y ait pas eu de problème mécanique sur ce passage à niveau», a déclaré à la radio France Info, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, peu avant d’arriver à Millas. L’Association nationale Droits des Victimes (ADV) a en revanche estimé que la SNCF s’était «très rapidement exonérée de toute responsabilité dans cette affaire».

«Il y a beaucoup d’incertitudes à ce stade de l’enquête», a déclaré à l’AFP une responsable de la gendarmerie régionale. «Un travail de secours est effectué par les pompiers, un travail d’identification des victimes par les gendarmes et un travail d’enquête dont sont également chargés les gendarmes», a-t-il ajouté.

Totale mobilisation de l’Etat

Le parquet a ouvert une enquête pour «homicides involontaires». De source proche de l’enquête, on indique que des témoins ont déjà été entendus et que d’autres le seront. Des prélèvements seront effectués pour vérifier l’alcoolémie et la toxicologie de la femme qui était au volant du car de ramassage scolaire ainsi que du conducteur du train.

Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a tweeté : «Toutes mes pensées pour les victimes de ce terrible accident d’un bus scolaire et pour leurs familles. La mobilisation de l’Etat est totale pour leur porter secours».

Le site de l’accident a été entièrement fermé aux médias. Jeudi soir, des familles se précipitaient sur les lieux de la catastrophe, tentant d’accéder en vain à la carcasse de l’autocar et d’obtenir des informations, a constaté une correspondante de l’AFP.

A Millas, devant la salle des sports où une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour les familles, des élèves du collège attendaient avec anxiété qu’on leur communique des informations, a constaté l’AFP. «On est arrivé dans la salle polyvalente, on a vu des gens qui pleuraient. On nous a dit qu’il y avait eu un accident», raconte Mehdi, un collégien de 13 ans.

«On nous a dit que le bus avait été coupé en deux et qu’il y avait des morts», témoigne Selim, 14 ans. A côté de lui, des élèves pianotent sur leurs téléphones, branchés sur les réseaux sociaux où des rumeurs circulent sur les victimes.

Pour sa part, le journal local l’Indépendant cite une témoin, Barbara, qui se trouvait à bord du train, d’après laquelle, «le choc a été très violent et on a eu l’impression que le train allait dérailler et se renverser».

(nxp/afp)