Venezuela: De la prison pour les neveux de la Première dame.

 

Deux neveux de la Première dame vénézuélienne Cilia Flores ont été condamnés jeudi à 18 ans de réclusion pour trafic de drogue par un juge fédéral de New York. Accusés d’avoir tenté d’importer quelque 800 kilos de cocaïne aux Etats-Unis, les deux hommes avaient été reconnus coupables à l’issue de leur procès, mi-novembre 2016.

Efrain Antonio Campo Flores, 31 ans (bien 31 ans), et Franqui Francisco Flores de Freitas, 32 ans (bien 32 ans), avaient été arrêtés le 10 novembre 2015 par l’agence anti-drogue américaine, la Drug Enforcement Agency (DEA), en Haïti, avant d’être transférés aux Etats-Unis. Ils avaient initialement reconnu les faits aux agents de la DEA, avant de plaider non coupable.

Lors du procès, les avocats des deux hommes avaient tenté de faire valoir que les neveux, «stupides» et «inexpérimentés», étaient tombés dans un piège tendu par les agents de la DEA: des informateurs payés par l’agence leur avaient promis 20 millions de dollars en échange de la marchandise.

Mais le procureur avait soutenu qu’il s’agissait bien de vrais trafiquants, qui se croyaient au-dessus des lois de par leur lien de parenté avec le président vénézuélien. «Ils n’étaient pas les trafiquants les plus malins qui aient jamais existé», a déclaré le juge fédéral Paul Crotty jeudi au moment de prononcer la peine.

Selon les documents de la DEA, M. Campo Flores prévoyait d’obtenir la cocaïne par un intermédiaire qui se fournissait auprès des FARC, les Forces armées révolutionnaires de Colombie. Et M. Flores de Freitas aurait reconnu espérer gagner 560.000 dollars pour une première livraison d’une valeur de cinq millions de dollars.

«Fabriqué» par «les impérialistes»

Après le prononcé de la décision du jury, qui avait reconnu coupable ses neveux, le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro avait estimé que l’acte d’accusation avait été «fabriqué» par «les impérialistes», dans «le seul but (…) d’attaquer la Première dame».

«Ils ne sont pas le président (Maduro) et ils ne devraient pas avoir à supporter la colère du gouvernement (américain) contre le Venezuela», a commenté jeudi l’avocat de Flores de Freitas, David Rody. «Ils viennent du Venezuela», a-t-il insisté. «S’ils venaient de République dominicaine ou du Bronx, ce serait un dossier à dix ans» de prison, la peine qu’avaient recommandée les avocats des accusés.

En prononçant une peine de 18 années d’emprisonnement, le juge Paul Crotty n’a néanmoins pas suivi les recommandations du ministère public, qui demandait 30 ans.

(nxp/afp)