Charges contre Khalifa Sall : Les arguments du Doyen des juges.

 

Khalifa Sall et ses co-accusés seront jugés le 3 janvier prochain en audience spéciale. Ils sont renvoyés devant la deuxième chambre du tribunal correctionnel de Dakar par le Doyen des juges, dans le cadre de l’affaire de la Caisse d’avance. Dans son ordonnance de renvoi, Samba Sall a livré ses arguments pour chaque chef retenu contre le maire de Dakar.

Il dit poursuivre Khalifa Sall pour complicité de faux et d’usage de faux parce que Mbaye Touré, qui gérait la Caisse d’avance, “a avoué avoir expliqué au maire (de Dakar) toute la stratégie mise en œuvre pour l’usage de fausses factures pour recueillir les fonds incriminés (30 millions mensuels entre 2011 et 2015)”.

Le maire de Dakar est également poursuivi pour faux, usage de faux et complicité de faux dans des documents administratifs. Ce, au même titre que Mbaye Touré, Amadou Moctar Diop et Ibrahima Yatma Diaw. Son tort, selon le Doyen des juges : sa “signature apparaît clairement sur les procès-verbaux incriminés et il a toujours signé, en sa qualité d’ordonnateur, les mandats de payer le montant de 30 millions Cfa mensuels”.

Pour le délit de détournement de deniers publics, le Doyen des juges avance “que Mbaye Touré, régisseur d’avance, ainsi que Khalifa Sall, l’ordonnateur pour le paiement ou la mise à disposition des fonds ont produit et présenté à la comptabilité publique de faux documents (fausses factures, faux procès-verbaux de réception et faux mandats de paiement) pour justifier l’utilisation des 30 millions francs Cfa reçus mensuellement”.

Samba Sall accuse Khalifa Sall de blanchiment de capitaux aussi. Son argument : “En avouant avoir eu à recevoir chaque mois, le montant de la caisse, à l’aide de faux documents qu’ils s’empressait de remettre entre les mains de son co-inculpé, le maire Khalifa Sall, qui confirmait lui aussi cet état de fait et ceci, Mbaye Touré et ce dernier ont exposé les procédés par lesquels, ils sont parvenus à la conversion, la dissimulation et le déguisement des montants ainsi obtenus du Trésor public, à la suite de manœuvres de haut niveau et qui ne laissent aucun doute sur leur volonté consciente de blanchir les fonds en cause.”

Dernier chef contre le maire de Dakar : le délit d’association de malfaiteurs. L’Observateur, citant l’ordonnance du Doyen des juges, rapporte que “les inculpés ont établi une entente avérée pour commettre des infractions portant atteinte, notamment aux biens, que cette entente ou concertation est largement matérialisée par le rôle assigné à chacun d’entre eux”.

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