Iran: La contestation anti-gouvernement s’étend.

 

La police anti-émeute iranienne a dispersé vendredi des manifestants protestant contre le gouvernement dans la ville de Kermanshah, a rapporté l’agence de presse Fars. D’autres rassemblements hostiles au président Hassan Rohani avaient déjà eu lieu la veille dans le nord-est du pays.

Des manifestations ont également été signalées vendredi à Téhéran et dans d’autres grandes villes du pays. Ces rassemblements interviennent dans un contexte de mécontentement croissant contre la politique économique du gouvernement ou encore l’intervention coûteuse de l’Iran dans les conflits en Syrie ou en Irak.

A Kermanshah, où plus de 600 personnes ont péri lors d’un séisme le mois dernier, quelque 300 protestataires se sont rassemblés aux cris de «liberté pour les prisonniers politiques» ou «la liberté ou la mort». Des bâtiments publics ont été endommagés, a déclaré l’agence Fars.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Sari et Racht dans le nord du pays, à Qom au sud de Téhéran et Hamedan dans l’ouest du pays, d’après des images diffusées sur les réseaux sociaux dont Reuters n’a pu vérifier l’authenticité.

Washington condamne

A Téhéran, une cinquantaine de personnes se sont réunies sur une place. La plupart d’entre elles ont accepté de quitter les lieux à la demande de la police, hormis quelques manifestants qui ont été «temporairement arrêtés», a déclaré le directeur adjoint de la sécurité pour la province de Téhéran.

Ces arrestations ont été condamnées par la Maison-Blanche qui réclame du gouvernement iranien qu’il respecte les droits de son peuple, notamment celui de s’exprimer.

A Ispahan (centre), un habitant joint par téléphone a déclaré que des manifestants avaient rejoint un rassemblement organisé par des ouvriers d’usine pour réclamer des arriérés de salaires. «Les slogans sont rapidement passés de l’économie à des slogans hostiles au (président Hassan) Rohani et au guide suprême (l’ayatollah Ali Khamenei)», a-t-il déclaré. Jeudi, une manifestation a déjà eu lieu à Mashhad, deuxième ville d’Iran, contre la hausse des prix et le gouvernement, au cours de laquelle une cinquantaine de personnes ont été arrêtées.

Selon l’institut iranien de la statistique, le taux de chômage s’établit à 12,4% sur l’année fiscale, en hausse de 1,4 point par rapport à l’année précédente. Environ 3,2 millions d’Iraniens sont sans emploi sur une population de 80 millions d’habitants.

(nxp/afp)