Etat palestinien: la Ligue arabe se mobilise.

 

La Ligue arabe va chercher à obtenir la reconnaissance internationale d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale. Cela en réponse à la décision unilatérale étasunienne de déclarer Jérusalem capitale d’Israël. L’un des objectifs est de réaffirmer «l’invalidité de la décision (américaine) de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et le fait qu’elle n’a aucune conséquence juridique», a déclaré samedi le ministre jordanien des Affaires étrangères Aymane Safadi. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou Gheit.

«Nous chercherons à obtenir (…) la reconnaissance d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale, dans les frontières de juin 1967 », a-t-il ajouté. Ces propos interviennent après la visite samedi d’une délégation ministérielle arabe à Amman, composée des ministres des Affaires étrangères égyptien, saoudien, palestinien, marocain, émirati, en plus de M. Abou Gheit.

Réunion élargie fin janvier

Ce dernier a annoncé la tenue d’une «réunion ministérielle élargie» à la fin du mois. Lors de sa rencontre avec cette délégation, le roi Abdallah II de Jordanie a rappelé la nécessité de trouver une solution à la question de Jérusalem dans le cadre «d’un accord de paix juste et durable» entre les Palestiniens et les Israéliens.

La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé comme «une violation du droit international» la décision de Donald Trump le 6 décembre de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. Le royaume hachémite et l’Egypte sont les deux seuls pays arabes à avoir signé un accord de paix avec l’Etat hébreu.

Israël occupe Jérusalem-Est et la Cisjordanie depuis la guerre de 1967. Il a ensuite annexé Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale. L’Etat hébreu considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale, tandis que les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.

Aide américaine aux réfugiés

Israël soutient pour sa part la décision des autorités étsasuniennes de geler leur contribution à une organisation humanitaire de l’ONU intervenant en faveur des réfugiés palestiniens, a déclaré un responsable israélien samedi. En début de semaine, Donald Trump a menacé d’interrompre tout soutien financier à l’Office de secours et de travaux de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) car, affirme-t-il, l’Autorité palestinienne refuse de reprendre les négociations de paix avec Israël.

Cette explication du président étasunien a été qualifiée de chantage par les dirigeants palestiniens, tandis que certains responsables israéliens mettaient en avant les dangers d’une telle décision.

Décision pas encore prise

Le site d’information Axios annonçait vendredi que l’administration américaine avait gelé 125 millions de dollars d’aide qui devaient être versés au 1er janvier, le temps pour Donald Trump de finir son examen de la situation des Palestiniens. Le département d’Etat est intervenu pour indiquer qu’aucune décision définitive n’avait été encore prise.

Les services de Benjamin Netanyahu ont diffusé un communiqué expliquant que le chef du gouvernement israélien «soutenait l’approche décisive de Donald Trump et estimait que des mesures concrètes devaient être prises pour modifier la situation dans laquelle l’UNRWA perpétue le problème des réfugiés palestiniens au lieu de le résoudre». L’UNRWA intervient en particulier dans la bande de Gaza. Une réduction de son budget pourrait accentuer les tensions avec Israël.

(nxp/ats)