Manifestations: Quatrième jour de mobilisation en Iran.

 

Des partisans du gouvernement iranien ont défilé samedi pour la quatrième journée consécutive. Ces manifestations se veulent une réaction au mouvement de contestation qui a débuté la semaine dernière et que Téhéran impute à des puissances étrangères.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a dénoncé comme une gaffe la décision de l’administration Trump de porter la question des protestations en Iran devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Mohammad Javad Zarif s’est d’ailleurs félicité de l’isolement des Etats-Unis lors de cette réunion organisée vendredi.

Le conseil, écrit-il sur Twitter, «a déjoué la flagrante tentative américaine de détournement de son mandat (…)». Plusieurs Etats-membres du Conseil ont jugé que les troubles relevaient des affaires intérieures de la République islamique. «La majorité du Conseil a souligné la nécessité d’appliquer complètement l’accord nucléaire (conclu entre l’Iran et les grandes puissances en 2015) et de s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays. Une autre gaffe de politique étrangère de l’administration Trump», ajoute M. Zarif.

Baisse de la mobilisation

Alors que le mouvement contestataire perdait de l’ampleur, les manifestations progouvernementales se poursuivaient dans plusieurs villes du pays. Des images diffusées par les chaînes de télévision publiques montraient de nombreuses personnes rassemblées dans une bonne dizaine de villes comme à Amol, Semnan ou Shadegan, brandissant des drapeaux iraniens en criant «Mort à l’Amérique!», «Mort à Israël!» et «Mort à la Grande-Bretagne!».

Le mouvement de contestation avait débuté le 28 décembre, lorsque le gouvernement a annoncé son intention d’augmenter les prix du carburant et de réduire des aides aux plus démunis. Il s’est étendu à 80 villes et communes rurales. Le bilan donné par les autorités iraniennes est de 22 morts et un millier d’arrestations.

D’après des Iraniens contactés vendredi dans plusieurs localités, le durcissement de la répression et le déploiement des gardiens de la Révolution dans plusieurs provinces ont entraîné une nette baisse de la mobilisation.

Suivi des étudiants arrêtés

Le gouverneur de la province de Mashhad, d’où le mouvement est parti, a annoncé samedi que 85% des manifestants interpellés avaient été libérés après s’être engagés par écrit à ne pas récidiver. Le vice-président de l’université de Téhéran, Majid Sarsangi, a annoncé la mise en place d’un comité universitaire chargé du suivi des étudiants arrêtés pendant les manifestations.

«Nous voulons coopérer avec les autorités compétentes pour créer les conditions du retour des étudiants détenus à l’université et dans leurs familles le plus vite possible», a déclaré Majid Sarsangi à l’agence Isna. Selon le parlementaire réformateur Mahmoud Sadeghi, interrogé par l’agence de presse Ilna, à peu près 90 étudiants sont détenus, dont dix dont on est sans nouvelles.

En Europe aussi

En Europe, des manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés dans plusieurs villes comme Londres, Berlin ou Paris où 400 personnes ont dénoncé la répression menée par le régime iranien.

(nxp/ats)